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Le MCDP annonce d'importantes découvertes archéologiques : un nouvel éclairage est jeté sur le rôle historique de La Fourche
WINNIPEG, 28 août 2013 – Le Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) a publié aujourd'hui les rapports officiels des fouilles archéologiques menées sur le chantier de construction du Musée qui révèlent de nouvelles preuves d'une grande importance concernant le rôle de La Fourche pour les premiers habitants.
" Ces découvertes pourraient amener les archéologues à remettre en question les théories actuelles concernant l'utilisation de La Fourche au cours des millénaires ", a affirmé Stuart Murray, le président‐directeur général du MCDP, lors d'une conférence de presse à laquelle ont assisté des archéologues, des aînés autochtones et d'autres partenaires du Musée. " Les indices qui montrent que le site est depuis longtemps un lieu de rencontre pacifique corroborent l'histoire orale transmise par les Autochtones depuis des générations. "
Plus de 400 000 objets datant d'aussi loin que l'an 1100 de notre ère ont été trouvés durant les fouilles menées en deux étapes, entre 2008 et 2012. Les fouilles menées par Quaternary Consultants ont été dirigées par l'archéologue en chef Sid Kroker, et celles menées par Stantec Consulting ont été dirigées par l'archéologue en chef David McLeod. La première étape représentait une des plus importantes fouilles archéologiques jamais menées au Manitoba. Voici quelques‐uns des plus importants vestiges trouvés :
- Un grand nombre de foyers (191) dans un chantier de fouille relativement petit, probablement la plus grande concentration de tous les sites archéologiques du Canada. Cette découverte laisse supposer une habitation saisonnière à long terme, et remet en question l'interprétation du rôle joué par La Fourche comme simple point d'arrêt et lieu de commerce.
- Au moins cinq nouvelles sortes de récipients en céramique jamais vus auparavant semblent représenter une période de changements culturels rapides qui se serait déroulée il y a plus de 200 à 300 ans, soit entre 1100 et 1400 de notre ère. Cette variété indique que différents groupes provenant d'un important territoire géographique se rencontraient ici pour échanger, faire du commerce, former des alliances et se marier. Il y aurait alors eu une évolution localisée de la poterie " régionale " qui aurait été distincte de celle fabriquée en Saskatchewan ou dans le Dakota du Nord. La céramique trouvée pourrait aussi réfuter la théorie voulant que le peuple Anishinaabe (Ojibway) ne soit arrivé à La Fourche qu'à l'époque de la traite des fourrures, pour plutôt laisser supposer que ce peuple utilisait le site depuis des centaines d'années, avec de nombreux autres groupes.
- La présence de résidus de maïs et de haricots sur les céramiques, de fragments de houes à éclanche et de couteaux à courge pourraient valider les théories concernant la pratique de l'agriculture le long de la rivière Rouge, surtout que des indices ont aussi été trouvés dans un chantier de fouille à Lockport.
- Un calumet cérémoniel intact, orné d'une effigie de castor (le fourneau étant formé par le museau), et semblable à ceux fabriqués par les Autochtones vivant plus au sud, indique qu'il existait des réseaux élaborés pour les échanges commerciaux sur de longues distances.
- Une forte concentration d'objets sacrés, comme des fragments de calumets cérémoniels, de possibles tubes d'aspiration, et une importante présence d'ocre rouge valident les théories supposant que le site était un lieu de rencontre pacifique, de création d'alliances et de célébration.
- Aucun signe n'indique que le site du MCDP ait déjà été un lieu de sépulture.
À l'occasion de la conférence de presse, l'aîné Clarence Nepinak a prononcé une bénédiction traditionnelle avant une cérémonie de l'eau autochtone. Il a expliqué que les traditions orales du peuple Anishinaabe parlent d'un très vaste lieu de rencontre pacifique qui était utilisé il y a de 500 à 700 ans à La Fourche par de sept à 11 différents groupes autochtones. Les archéologues affirment que l'utilisation d'un tel lieu de rencontre correspondrait à la chronologie du site et pourrait expliquer la présence de certains objets et assemblages.
On peut trouver davantage de renseignements en consultant le site Web du MCDP et le blogue. Les rapports complets, qui comptent au total 1600 pages, sont publiés (en anglais seulement) dans la section Bibliography – Heritage Reseach du site Web de La Fourche, en plus des rapports rédigés à la suite d'autres fouilles archéologiques menées à La Fourche.
Le coût total des fouilles archéologiques du site du MCDP a été d'environ 1 million de dollars. Les artéfacts retrouvés lors de la fouille de 2008 ont été remis au gouvernement du Manitoba. Dans l'espoir de garder la collection complète au Manitoba, le MCDP négocie actuellement avec le gouvernement pour que soient aussi acceptés les artéfacts provenant des deuxièmes fouilles.
Les partenaires du projet comprennent des aînés autochtones, qui ont présidé des cérémonies sur le site avec certains des objets retrouvés; Parcs Canada, qui a fourni des conseils pratiques et des services de consultation, a participé au financement de l'analyse des résidus et de la datation au radiocarbone, a financé un projet intitulé Footprints Through Time, et a offert un programme d'interprétation sur le site des fouilles, en 2008; la Direction des ressources historiques du Manitoba, qui a délivré un permis de recherche sur le patrimoine pour les fouilles de 2008, et a élaboré un cadre de référence en consultation avec Parcs Canada pour les deux projets; le département d'anthropologie de l'Université de Winnipeg, qui s'est occupé de la gestion de la base de données; les Amis du MCDP; ainsi que PCL Constructors Canada Inc.
Actuellement en construction à Winnipeg, le Musée canadien pour les droits de la personne est le premier musée entièrement consacré à l'évolution, à la célébration et à l'avenir des droits de la personne au Canada. Il est le premier musée national à être construit depuis 1967 et le premier à l'être à l'extérieur de la région de la capitale nationale. Il ouvrira en 2014.
Plus d'information sur le projet archéologique du MCDP
- Les artéfacts retrouvés comprennent plus de 13 000 tessons de céramique, dont 121 récipients identifiés (de 5 à 10 de ces récipients n'ont jamais été trouvés dans un autre endroit); 191 foyers; plus de 200 outils en pierre, comme des pointes de projectiles, des grattoirs, des éclats, une herminette, des palettes rares, des pierres‐marteaux et des pierres à affûter; plus de 50 outils fins en os, comme des poinçons, des spatules, une aiguille à pointe double, un harpon, de possibles fragments de houe et des couteaux à courge; un rare outil en coquillage; des perles de coquillages; des fragments de calumet (y compris un calumet intact); et les ossements d'un massacre de bisons.
- Deux empreintes de pieds humains ont été trouvées, y compris une trace de pas très claire d'une personne ayant vécu il y a environ 800 ans et qui portait apparemment des mocassins. Cette découverte avait donné lieu en 2009 à une activité publique, organisée par le MCDP et intitulée Amazing Feet, dans le cadre de laquelle les gens étaient invités à laisser une empreinte de leurs pieds et de leurs mains.
- Un squelette entier d'une jument et des os d'un fœtus ont été trouvés. On croit que l'animal proviendrait de la ferme expérimentale de la Compagnie de la Baie d'Hudson du milieu des années 1800. Cette découverte est importante, car une grande partie des vestiges archéologiques plus récents (époque de la traite des fourrures) ont été détruits en raison de l'utilisation subséquente des lieux comme dépôt de rails.
- Un total de 379 941 artéfacts ont été récupérés lors des fouilles archéologiques menées par Quaternary Consultants en 2008, et 33 000 autres artéfacts ont été retrouvés par Stantec Consulting durant la surveillance des travaux de construction et de drainage, principalement au cours de 2009, lorsque les travaux de construction ont commencé.
- Huit niveaux culturels ont été découverts, atteignant une profondeur de trois mètres, durant les fouilles menées par Quaternary Consultants. La datation au radiocarbone indique que certains artéfacts ont de 700 à 900 ans, ce qui correspond à la période sylvicole supérieure.
- Les fouilles archéologiques se sont déroulées dans une zone de plus de 150 mètres carrés, sous la base du monte‐charge et les salles de classe qui se trouvent dans la racine A. Comme l'édifice n'a pas de sous‐sol, puisqu'il est construit sur des pieux, l'impact souterrain ne touche que la base du monte‐charge et les trous de forage pour les pieux et les caissons. Un sac de guérisseur traditionnel autochtone a été déposé dans chaque trou foré, sous la supervision d'un aîné.
- Les fouilleurs ont utilisé une technique de tamisage à sec, ainsi que des outils comme des truelles, des petites cuillères aiguisées, des couteaux à pamplemousse et des pics dentaires. Le tamisage à l'eau a aussi été utilisé pour récupérer de minuscules artéfacts, ainsi que des restes botaniques et fauniques.
- La datation au radiocarbone a été effectuée par l'Université Brock, en Ontario, l'Université Laval, à Québec, l'University of California, et Beta Analytic, en Floride. L'analyse des résidus a été faite par le Paleo Research Institute du Colorado.
- Le MCDP prévoit intégrer certaines des découvertes archéologiques à sa programmation publique et éducative, en étroite collaboration avec des représentants des communautés autochtones. Certains aspects du projet pourraient aussi faire partie des expositions du Musée, mais aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.
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