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Annonce spéciale.

Entrée gratuite les dimanches de 10 h à 17 h | Du 23 au 31 mars, l’entrée est gratuite pour les enfants de 12 ans et moins

Allocution de M. Patrick O’Reilly présenté à l’Association des musées canadiens, le jeudi 26 mars 2009

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Ce communiqué date de plus de deux ans

Ce communiqué date de plus de deux ans. Pour plus d’information, veuillez communiquer avec Amanda Gaudes de notre équipe des relations avec les médias.

Détails du communiqué

Au nom du Musée canadien des droits de la personne, permettez‐moi de vous dire à quel point nous sommes heureux de nous joindre à vous. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec notre institution, j'aimerais vous donner un rapide aperçu de ce que nous sommes. Le Musée canadien des droits de la personne est le cinquième musée national canadien. Certains de ces musées nationaux ont été rénovés et rajeunis ou se sont vu ajouter de nouveaux bâtiments. Quant au Musée canadien des droits de la personne, c'est le premier musée national canadien créé de toutes pièces depuis 1967, année où le premier ministre du Canada, Lester B. Pearson, avait fait cadeau au pays, en cette année du centième anniversaire de la Confédération, du Musée des sciences et de la technologie du Canada.

Nous sommes également le premier musée national créé en partie grâce à une contribution financière considérable d'autres paliers de gouvernement et du secteur privé. Le gouvernement fédéral a consacré 100 millions $ de dollars à la construction du bâtiment et a confirmé un financement annuel d'environ 20 millions de dollars pour l'exploitation du musée. Le Manitoba a fourni 40 millions de dollars de capital et la ville de Winnipeg y a ajouté 20 millions $. À ces investissements s'ajoutent 100 millions de dollars recueillis par les Amis du Musée qui poursuivent leurs activités de collecte de fonds.

Mais, ce qui revêt un caractère encore plus exceptionnel et important en matière de politique culturelle canadienne, c'est que le Musée canadien des droits de la personne est le premier musée national établi en dehors de la région de la Capitale nationale. Nous sommes particulièrement fiers de dire que notre lieu de résidence est Winnipeg. C'est est tellement important dans un pays si vaste et si diversifié au plan géographique de pouvoir affirmer que nos institutions nationales et culturelles peuvent et doivent être situées dans d'autres grands centres urbains du pays.

Je reconnais que ces éléments, notre financement mixte, notre emplacement à l'extérieur de la Capitale nationale, notre reconnaissance comme musée national, nous imposent aussi de grandes responsabilités que nous assumons avec le plus grand sérieux. Nous nous sommes engagés à répondre à toutes les attentes spécifiques que cela comporte. Nous consacrerons tous nos efforts à être un modèle de gestion responsable. Mais en même temps, nous protégerons avec acharnement notre indépendance si fondamentale dans l'univers muséologique, et notre principe essentiel qui est d'explorer la question des droits de la personne qu'elle soit stimulante ou contestée. Aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur nos programmes éducatifs, nos liens avec la communauté scolaire et l'usage que nous entendons faire des nouveaux médias et des technologies Internet pour toucher une clientèle très vaste et parfois lointaine par une démarche créative, d'ici notre ouverture, en 2012. Toutefois, si vous souhaitez en apprendre davantage sur la riche expérience sociale que nous avons lancée à Winnipeg, ou si vous désirez, nous connaissant un peu mieux, vous associer à notre belle aventure, n'hésitez pas à venir nous rencontrer à notre stand dans le salon professionnel. Bon, d'accord, chers collègues P‑DG, c'est la dernière fois que je me permettrai un appel de recrutement public! Mais il fallait que je le dise.

La mission du Musée que je représente est, selon la Loi sur les musées du Canada, " d'explorer la question des droits de la personne en tenant compte, mais sans s'y limiter, des expériences canadiennes, de manière à accroître la compréhension des droits de la personne par le grand public, de promouvoir le respect des autres et d'encourager la réflexion et le dialogue ".

Notre objectif n'est pas de " trouver la vérité " ni de présenter " la véritable histoire ", mais plutôt de rassembler beaucoup de gens, les amenant à penser différemment et à tenir compte du point de vue des autres.
Cette institution engagera et mandatera les visiteurs du Canada et de tous les horizons à combattre les préjugés, l'intolérance et la discrimination. Tout en traitant des enjeux aussi stimulants, nous devrons demeurer accessibles et accueillants pour des personnes de tous âges, de tous sexes, de toutes compétences, de toutes cultures, tendances et croyances. Et nous devrons nous présenter sous un jour agréable!

Nous nous efforçons de créer un " musée d'idées " au plein sens du terme. Ce qui veut dire un musée reposant sur un cadre conceptuel intangible, une idée. Nous ne sommes pas dépositaires de collections, comme on s'y attend généralement de la part d'un musée. Nous abriterons certains artefacts, et au fil des ans, nous voudrons en emprunter d'autres. Nos histoires prendront la forme de dialogues narratifs, à travers des témoignages, la mémoire collective et l'histoire orale. Cela signifie, notamment, que notre collection sera essentiellement numérique. À ce titre, il s'agit bien d'une collection du XXIe siècle, et cela comporte ses avantages et ses défis. L'un des avantages est que nous pourrons utiliser plusieurs canaux, par delà le bâtiment du Musée, pour déployer notre collection et raconter nos histoires.

Nous prévoyons être à la fois un musée traditionnel logé dans un bâtiment spectaculaire qui sera érigé à Winnipeg, et un musée virtuel logé sur Internet. Aucun des deux ne dédoublera l'autre, car nous nous efforcerons de créer deux expériences complémentaires pour le visiteur.

Une autre caractéristique d'un musée d'idées, est que celui‐ci ne présentera pas un seul volet interprétatif pour chaque sujet, mais plutôt une mosaïque de perspectives. Parfois, ces perspectives convergeront, et parfois, elles divergeront, mais elles seront à coup sûr profondément développées. L'objectif du Musée sera de favoriser une meilleure compréhension des droits de la personne, des défis, des victoires et des relations entre des situations apparemment différentes. Tout cela dans le but de faire progresser la connaissance par une meilleure compréhension du point de vue des autres. Une tâche presque déconcertante, mais que nous entendons réaliser par un travail de recherche et de conservation étoffé, un recours éclairé aux meilleures technologies et un partenariat étroit et productif avec les institutions d'enseignement et de haut savoir, de la petite école aux programmes postdoctoraux.

Nous sommes à élaborer des partenariats avec le " Global College " de l'Université de Winnipeg qui possède un programme étoffé en matière de droits de la personne et un centre d'histoire orale. Nous travaillons avec les membres du club Rotary qui se proposent de faire de notre musée une destination pour leur programme international de voyages – permettant éventuellement d'amener à Winnipeg, chaque année, jusqu'à 40 000 jeunes du monde entier (un par club Rotary). Nous travaillons avec le ministère de l'Éducation du Manitoba et à travers celui‐ci, avec les autres ministères de l'éducation du Canada, à l'élaboration d'une programmation correspondant aux programmes éducatifs en matière de droits de la personne de tout le pays à l'intérieur du musée. Nous sommes convaincus que pour rendre le musée utile aux professeurs et donc facilement accessible à leurs étudiants, il convient de travailler avec les enseignants à l'élaboration de matériel convenant à leur usage. L'occasion nous est offerte d'atteindre cet objectif dès le départ, et nous entendons la saisir.

Nous envisageons des liens étroits avec les milieux d'éducation formelle et à cet effet, nous engagerons des pédagogues pour développer des programmes. Nous y joindrons aussi un programme de voyages pour étudiants qui comprendra une phase d'études préparatoires à domicile, un voyage au musée et la contribution, au retour à domicile, à un projet au sein de leur collectivité.

Cette idée constitue pour notre fondation une pierre d'assise et nous y travaillons vigoureusement. Néanmoins, le volet éducatif du MCDP est plus large qu'un simple programme scolaire. Je veux que nous explorions les moyens d'engager des gens de tous âges et de toutes compétences dans un processus d'" apprentissage par expérience ", ce à quoi Malcolm Gladwell fait référence dans son livre " Intuition " (" Blink "). Il discute du fait que les gens, aujourd'hui, semblent moins intéressés par le livre que par l'expérience d'échanger avec l'auteur. Cela nous ouvre de passionnants horizons comme musée et comme lieu éducatif. Nous fonctionnons dans un environnement qui privilégie des valeurs telles que " la collectivité ", " l'authenticité " et " la connectivité ". Ces éléments ajoutent aux forces traditionnelles de nos organisations muséales.

En engageant des gens de tous âges et compétences dans un processus d'apprentissage continu, nos musées doivent prévoir un processus d'adaptation à une relation interactive avec les participants. C'est ce que font quotidiennement les enseignants du monde entier dans leur classe, mais cela entraîne de nouvelles possibilités et de nouveaux défis pour un musée qui est à la fois physique et virtuel. Pour une certaine tranche démographique, pour les gens d'un certain âge (peut‐être pour ceux d'entre nous qui grisonnent) et ceux qui jouissent d'un certain niveau d'éducation et d'expérience, un musée physique traditionnel peut sembler plus confortable avec ses expositions concrètes, ainsi qu'un moyen d'apprentissage. Mais pour les jeunes générations habituées aux technologies multi‐tâches, un environnement statique aura peine à soutenir leur intérêt. S'ils ne sont pas impliqués ou engagés, ils décrochent.
L'autre concept que je veux que nous suivions est celui dont parle Jane McGonigal. Jane est une conceptrice primée de jeux de réalité et en décembre dernier, elle parlait au Newseum de Washington. Jane défendait l'idée que nous devrions confier une mission ou un but aux visiteurs lorsqu'ils visitent un musée. Elle se demandait pourquoi nous ne pourrions pas fournir des " feedbacks " aux visiteurs et leur permettre d'éprouver une certaine satisfaction lorsqu'ils progressent vers le but fixé. Elle utilise comme exemple les jeux interactifs – où les joueurs (je précise que ce ne sont pas en majorité des adolescents, mais des adultes) réussissent à atteindre un but. Ils réalisent quelque chose en jouant. Dans ce moment de plaisir, bras levés, ils sont, comme Jane les appelle " Fiero " et ils apprennent quelque chose par le biais d'un renforcement TRÈS positif. Peut‐être serait‐ce aussi simple, pour certaines tranches d'âge, que de concevoir des jeux de réalité qui entrent en interaction avec notre collection numérique?

Pour d'autres, cela peut signifier de recourir au réseautage social pour amener des étrangers (ou comme on les appelle sur Facebook de " nouveaux amis "!) à dialoguer et discuter ensemble. Nous entendons privilégier ces types d'interaction virtuelle, ainsi que l'interaction offerte par les technologies utilisées dans le musée même, afin de susciter un apprentissage et une compréhension partagés.

On peut certes négliger la technologie comme s'il s'agissait d'un écran de fumée, d'un miroir aux alouettes, d'un engouement passager, et il serait trop facile de croire qu'on la mettra dans les boules à mites quand la mode en sera passée. Mais je crois que nous avons le devoir de prendre certains risques et d'utiliser ces technologies. Les musées peuvent devenir des ressources de grande valeur pour le milieu éducatif, en partie si nous utilisons les nouvelles technologies et le Web.

Tout comme nous souhaitons que nos visiteurs apprennent du point de vue exprimé par les autres dans le cadre de nos expositions et des histoires, ils devraient pouvoir apprendre les uns des autres en visitant nos expositions. Nous allons défier l'approche traditionnelle consistant à rester tranquillement debout ou assis devant les expositions pour concevoir des expositions qui nous encourageront à interagir les uns avec les autres et à partager nos points de vue. Ce concept sera étendu à notre programmation éducative.

Et je ne parle pas simplement d'un apprentissage qui consiste à adopter le point de vue d'un autre. L'accent est mis sur la considération du point de vue de l'autre, une réflexion à partir de ce point de vue, la compréhension des tenants et aboutissants de cette opinion. Au bout du compte, si les visiteurs repartent avec une conviction inchangée, mais une meilleure compréhension du point de vue de l'autre, n'aurons-nous pas avancé?

Merci

Ce communiqué date de plus de deux ans

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