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Réflexions inspirées par la Journée internationale des droits de la personne

Communiqué par Isha Khan, PDG du Musée canadien pour les droits de la personne

Mots-clés :

Mots sur un mur foncé « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et droits. » Visibilité masquée.

Détails du communiqué

Alors que nous soulignons demain la Journée internationale des droits de la personne, nous pouvons avoir l’impression d’aller dans la mauvaise direction.

À Winnipeg, les appels à l’action devant la violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes de diverses identités de genre autochtones se multiplient au moment où nous pleurons Rebecca Contois, Morgan Beatrice Harris, Marcedes Myran, Buffalo Woman et combien d’autres. Aux États‐Unis, les droits liés à la procréation font un recul. En Iran et ailleurs dans le monde, les femmes réclament de vivre libres, sur un pied d’égalité avec les hommes. L’antisémitisme et la suprématie blanche se répandent. On ressent chaque jour les effets des changements climatiques.

Tout cela nous rappelle que la menace d’un monde où les droits et la dignité ne seront jamais définitivement acquis gronde toujours.

Par conséquent, il est facile de sombrer dans le désespoir, voire le cynisme. Certaines personnes s’épuisent en ayant l’impression de mener le même combat, année après année. D’autres, en particulier celles pour qui la vie est clémente, risquent de tomber dans le piège de la nostalgie et d’imaginer une époque où les gens n’avaient pas à craindre les persécutions et où la bonne entente semblait régner partout.

Avocate en droits de la personne, femme de couleur et fille d’immigrants, je sais pertinemment, tant sur le plan personnel que professionnel, que pour bien des gens, « le bon vieux temps » n’était pas si bon que ça.

Les galeries du Musée canadien pour les droits de la personne regorgent d’histoires de force et de résilience dans la lutte pour le respect des droits de la personne : Nelson Mandela, Viola Desmond, Dick Patrick, Malala Yousafzai, survivant·e·s des pensionnats indiens et autres génocides. Ces histoires sont la preuve que le changement exige de la passion, de la persévérance et que l’on prenne des risques.

Et qu’il ne faut pas prendre pour des reculs les conflits qui surviennent quand les gens réclament la justice et le respect.

Pour moi, ces conflits sont plutôt des indices que nous tolérons de moins en moins l’injustice. Nous reconnaissons de plus en plus notre humanité commune et refusons le caractère inévitable du racisme systémique, de la violence fondée sur le genre, du sexisme, du fascisme, du capacitisme et du colonialisme. Les gens se rebellent plus bruyamment, avec une énergie renouvelée, contre des injustices qui datent de plusieurs siècles. Malgré les défis immenses auxquels il faut s’attaquer, c’est là un signe profondément encourageant pour l’avenir.

C’est cet espoir qui nous pousse à continuer à agir pour changer les choses et à nous accrocher à la conviction qu’un monde meilleur est possible. Il ne faut pas cesser d’œuvrer en faveur d’un monde où les droits de toutes les personnes sont protégés. Il ne faut pas laisser le cynisme, le désespoir ou l’apathie écrire les prochains chapitres de notre histoire. Ce serait là la véritable preuve que nous nous dirigeons dans la mauvaise direction.

Personnes-ressources – médias

Rorie McLeod (il/lui)