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Des aînés et des conseillers des Premières Nations collaborent avec le Musée pour créer une exposition sur la Loi sur les Indiens

La plume d’aigle d’Elijah Harper, une ceinture de wampum réalisée par un gardien de la foi haudenosauni, et un porte‐bébé, œuvre d’une artiste crie, « flottent » au‐dessus d’extraits manuscrits de la Loi sur les Indiens dans une nouvelle exposition du Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP).

L’aîné Clarence Nepinak en prière devant sa plume de cérémonie.

Mots-clés :

Un homme aux longs cheveux tressés et à la tête penchée se tient devant une vitrine où se trouvent deux plumes. Visibilité masquée.

Photo : MCDP, Aaron Cohen

Ce communiqué date de plus de deux ans

Ce communiqué date de plus de deux ans. Pour plus d’information, veuillez communiquer avec Amanda Gaudes de notre équipe des relations avec les médias.

Détails du communiqué

L’exposition, qui présente la Loi sur les Indiens comme un outil d’assimilation, d’oppression et de dépossession, a été créée en étroite collaboration entre le Musée et des aînés et conseillers (hommes et femmes) des Premières Nations, qui participaient directement aux décisions concernant le contenu de l'exposition et sa conception physique.

« La façon dont ces éléments sont présentés, comme s’ils flottaient au‐dessus de la Loi, illustre la résilience des Autochtones et la survie de leurs traditions, explique Dana Soonias, de la Première Nation Red Pheasant, un des principaux conseillers pour l’exposition, avec Sharon McLeod, de la Nation crie de Norway House – tous deux membres du Conseil consultatif autochtone permanent du Musée. Cela reflète la lutte constante contre le but premier de la Loi sur les Indiens, soit l’assimilation et l’éradication des Premières Nations au Canada. »

Selon Karine Duhamel, Ph. D., commissaire d’exposition au MCDP pour le contenu autochtone, l’exposition vise à soulever des questions et des discussions sur un sujet de grande importance pour le Canada. « Bien des gens ne savent même pas que la Loi sur les Indiens existe toujours, sans parler de ses répercussions néfastes qui se font sentir encore aujourd’hui, dit‐elle. Le concept de “partage du pouvoir” a été appliqué dans tous les aspects de la création de l’exposition, notamment le contenu, les images, le choix des objets et la façon de se les procurer. »

Clarence Nepinak, aîné ojibwé, a fait don d’une plume d’aigle à la tige décorée de perles qu’il utilise dans les cérémonies. Elle est présentée avec une plume ayant appartenu à Elijah Harper, chef autochtone et député manitobain célèbre pour s’être opposé, en 1990, à l’Accord du lac Meech visant la révision de la Constitution, arguant que les Premières Nations n’ont pas été suffisamment consultées.

« Les plumes d’aigle créent un pont entre le monde physique et le monde spirituel; l’air doit circuler librement autour d’elles pour qu’elles puissent “respirer”, explique Nepinak. C’est pourquoi nous nous sommes assurés que l’air puisse bien circuler dans l’espace d’exposition et que les plumes ne soient pas enfermées dans une vitrine scellée. Nous disons plutôt qu’elles sont “hébergées” ici pour un moment. »

La Loi sur les Indiens a d’abord été introduite en 1876 et regroupait différents textes législatifs antérieurs. Depuis des temps immémoriaux, les Premières Nations mènent tous les aspects de leur vie selon leurs propres cultures et leurs propres traditions : relations familiales, gouvernance, utilisation de la terre, identité.

L’exposition, qui sera présentée jusqu’à l’été 2019, comprend notamment les éléments suivants :

Un homme qui porte des gants pose un tikinagan rouge et blanc dans une vitrine de musée.
L’installation du tikinagan. Photo : CMHR, Aaron Cohen

Porte‐bébé réalisé par l’artiste crie Marcia Chickeness, symbolisant la résilience des Autochtones et la survie de leurs traditions et connaissances familiales malgré les tentatives d’assimilation de générations successives d’enfants avec la Loi sur les Indiens, notamment au moyen des pensionnats indiens.

Plumes d’aigle, couramment utilisées dans les cérémonies ou tenues à la main par les aînés et les aînées pour symboliser la vérité, le respect et l’équilibre dans la prise de décision dans le mode de gouvernance traditionnel. La Loi sur les Indiens, quant à elle, impose des systèmes de gouvernance et des élections de bande qui n’appartiennent pas aux traditions des Premières Nations.

Une ceinture blanche et bleue faite de billes en coquillage est exposée sur un support.
Une ceinture blanche et bleue faite de billes en coquillage est exposée sur un support. Photo : MCDP, Aaron Cohen

Ceinture de wampum réalisée par Haohyoh (Ken Maracle), un gardien de la foi onondaga. Il s’agit d’une réplique d’une ceinture de wampum marquant le pacte du « bol à une seule cuillère » conclu dans les années 1700 entre les Haudenosaunis et les Anishinaabe. Ce traité illustre l’équité, la nécessité de ne prendre que ce dont on a besoin et de protéger la terre conformément aux négociations traditionnelles pour le droit de chaque nation à un territoire. La Loi sur les Indiens, quant à elle, arrache les Premières Nations à leurs terres au profit des colons.

Mots manuscrits (reproductions) tirés d’un ensemble de modifications apportées à la Loi sur les Indiens en 1880, présentés sur fond rouge, qui visent à présenter la Loi comme un instrument de contrôle. Ce sont les aînés, aînées, conseillers et conseillères autochtones qui ont choisi la couleur rouge pour représenter la guérison et la force vive du peuple. L’exposition comprend aussi des extraits imprimés du texte de la loi originale de 1876.

Des photographies haute résolution sont disponibles sur demande.

Ce communiqué date de plus de deux ans

Ce communiqué date de plus de deux ans. Pour plus d’information, veuillez communiquer avec Amanda Gaudes de notre équipe des relations avec les médias.

Personnes-ressources – médias

Maureen Fitzhenry (elle)