Ce communiqué date de plus de deux ans
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Aujourd'hui, le Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) a signé une entente importante avec un réseau guatémaltèque de défenseurs des droits de la personne qui travaillent à découvrir la vérité sur les milliers de personnes " disparues " et de victimes autochtones d'atrocités de masse.
" Nous voulons aider à briser le long silence qui entoure les graves infractions des droits de la personne au Guatemala ", a souligné le président‐directeur général du MCDP, Stuart Murray, lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui avec des représentants du projet Memorial para la Concordia. " Dans notre Musée, tout tourne autour de la sensibilisation et de la discussion, alors c'est un partenariat naturel. "
Le mois dernier, la cour suprême du Guatemala a établi que l'ancien dictateur guatémaltèque, José Efrain Rios Montt, était coupable du génocide du peuple maya d'Ixil. Rios Montt est le premier dirigeant du monde à subir un procès pour génocide dans son propre pays. Toutefois, le verdict de culpabilité a été annulé par un tribunal constitutionnel 10 jours plus tard. Le procès, qui se poursuit, est devenu un point de ralliement pour la lutte guatémaltèque pour les droits de la personne.
Le MCDP accueille actuellement au Canada deux importants défenseurs des droits de la personne du Guatemala, y compris le fils du premier président démocratiquement élu, qui participent à des activités à Winnipeg et à Toronto. Le directeur général d'Avocats sans frontières, qui est récemment revenu du Guatemala où son organisme contribue activement au procès de Rios Montt et à d'autres cas sans précédent, a aussi participé à une table ronde organisée aujourd'hui par le MCDP et le Global College de l'Université de Winnipeg.
Julio Solórzano Foppa, président du projet guatémaltèque Memorial para la Concordia, ainsi que Vivian Salazar Monzón, directrice de l'Institut international d'apprentissage pour la réconciliation sociale du Guatemala, ont signé un protocole d'entente avec le MCDP. M. Solórzano Foppa a affirmé qu'il est essentiel de rebâtir la mémoire collective pour aider un pays qui est confronté à d'énormes difficultés, qui est encore fortement polarisé et miné par le racisme, et qui fait partie des pays les plus violents du monde.
" Pour aller de l'avant, il faut une réconciliation fondée sur la reconnaissance de la vérité ", signale M. Solórzano Foppa, fils de l'ancien président réformiste Juan José Arévalo (élu en 1944) et de la célèbre poète Alaide Foppa, qui a été enlevée et portée disparue en 1980. Deux de ses fils (les frères de Julio) ont aussi été victimes du conflit armé au Guatemala. " Notre partenariat avec le MCDP nous permet de nous rapprocher de ces objectifs. "
Selon l'entente, le MCDP et le projet Memorial Para la Concordia collaboreront en vue d'améliorer la compréhension du public relative aux droits de la personne, par des moyens comme l'échange d'information et d'expertise, le prêt d'expositions temporaires et la collaboration académique. Le projet guatémaltèque promeut les droits de la personne et la réconciliation et a comme objectif de construire un monument commémoratif et un musée aux environs du site des archives historiques de la police nationale. Découvertes par hasard dans un bâtiment abandonné en 2005, ces archives volumineuses fournissent des preuves importantes que de graves infractions des droits de la personne ont été ordonnées par l'État avant 1996, année où la signature de fragiles accords de paix a mis fin à 36 années de guerre civile.
Des travailleurs guatémaltèques dans le domaine des droits de la personne (qui sont souvent la cible d'attaques) récupèrent des corps dans des charniers (fosses communes) et effectuent des tests d'ADN pour les identifier, aidant ainsi les familles à faire face au décès de leur proche et à trouver la force d'affirmer leurs droits. Ces efforts sont menés par Fredy Peccerelli, professeur auxiliaire de l'Université de Northern British Columbia, qui gère la fondation d'anthropologie médico‐légale guatémaltèque. Des représentants du MCDP se sont rendus au Guatemala en février pour en savoir plus sur leur travail.
D'autres aspects importants lient le Canada à la lutte du Guatemala en matière de droits de la personne. Ramiro Osorio Cristales, qui vit maintenant au Canada, est un des seuls survivants d'un horrible massacre dans le village de Dos Erres où 200 personnes ont été tuées. Il avait cinq ans lorsque les forces militaires ont assassiné sa famille entière en 1982. Il a été un témoin clé pour les convictions guatémaltèques sans précédent de cinq officiers de l'armée en 2011 et 2012. Il est venu au Canada dans le cadre d'un programme de protection des témoins.
En septembre dernier, à Calgary, le résidant de Lethbridge, Jorge Sosa Orentes, présumé criminel de guerre, a été extradé aux États‐Unis. Il est accusé d'avoir participé au massacre de Dos Erres. Rios Montt aussi est accusé pour sa participation présumée à ce massacre, en plus des chefs d'accusation de génocide du peuple maya d'Ixil.
L'organisme Avocats sans frontières Canada (ASFC) fournit de l'appui juridique direct dans le contexte des procès historiques au Guatemala, avec l'aide du gouvernement du Canada. ASFC a aussi un rôle clé pour l'établissement du Cabinet juridique de droits humains au Guatemala.
" Grâce aux efforts infatigables de survivants, de parents et de défenseurs des droits de la personne au cours des 30 dernières années, il y a eu des progrès juridiques historiques relatifs à la condamnation des auteurs d'atrocités au Guatemala ", a fait remarquer le directeur général d'ASFC, Pascal Paradis, aujourd'hui à Winnipeg. " Mais ces cas extraordinaires ne signifient pas qu'il n'y a plus d'impunité. Le procès de Rios Montt constitue un rappel à la réalité "en direct". Le verdict de culpabilité, obtenu au bout d'une longue lutte, a été annulé et le résultat final du procès est maintenant incertain. "
Actuellement en construction à Winnipeg, le Musée canadien pour les droits de la personne est le premier musée entièrement consacré à l'évolution, à la célébration et à l'avenir des droits de la personne au Canada. Il est le premier musée national à être construit depuis 1967 et le premier à l'être à l'extérieur de la région de la capitale nationale. Il ouvrira en 2014.
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