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Personnes innocentes derrière les barreaux au Canada et aux États-Unis

Table ronde sur le racisme systémique et les condamnations injustifiées

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Détails du communiqué

Greg Banks avait 20 ans lorsqu’il a été torturé par la police de Chicago et contraint d’avouer un meurtre. Il a passé 24 ans derrière les barreaux avant d’être innocenté. Greg Banks fait partie des centaines de personnes – pour la plupart afro‐américaines – qui ont été torturées par la police de Chicago jusqu’à ce qu’elles avouent des crimes qu’elles n’avaient pas commis. Nombre d’entre elles ont été incarcérées pendant des décennies avant d’être innocentées. Certaines sont toujours en prison, même si la Ville de Chicago a créé en 2015 un fonds de réparation destiné à indemniser les victimes de torture policière et leurs familles.

Greg Banks, aujourd’hui militant et éducateur au sein du mouvement visant à mettre fin au racisme systémique dans le système judiciaire, se joindra à d’autres spécialistes et défenseur·e·s lors d’une table ronde sur le racisme systémique et les condamnations injustifiées. La discussion aura lieu au Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP), le mardi 28 novembre à midi, dans les salles de classe Manitoba Teachers’ Society. 

Au Canada aussi, des gens ont fait l’expérience du coût humain stupéfiant du racisme systémique dans les services de police, les tribunaux et les établissements correctionnels. Au Manitoba, par exemple, Allan Woodhouse et Brian Anderson, deux Anishinaabe de la Première Nation de Pinaymootang qui avaient été injustement condamnés pour un meurtre commis en 1974, ont été acquittés après avoir lutté pendant cinq décennies pour être innocentés. Les deux hommes ont déclaré qu’ils voulaient que les choses changent afin que d’autres personnes innocentes ne soient pas emprisonnées. 

La table ronde du 28 novembre réunira des leaders du mouvement de justice et de réparation liées à la torture policière à Chicago ainsi que des personnes qui travaillent à demander justice pour les personnes autochtones et racisées injustement emprisonnées ici au Canada. Organisé conjointement avec le Centre for Human Rights Research (Université du Manitoba) et la Faculté de droit (Université du Manitoba), cet événement public explorera le rôle que joue le racisme systémique dans les condamnations injustifiées et la manière dont les communautés s’efforcent de le remettre en question et de le modifier. 

« Le racisme systémique ne devrait pas être normalisé dans les systèmes judiciaires – il ne devrait pas être traité comme “c’est comme ça et il n’y a rien qu’on peut y faire”. Il devrait être odieux », déclare Shayna Plaut, directrice de la recherche et du développement au Musée. 

Shayna Plaut, chercheuse et défenseure des droits de la personne, souhaitait réunir des spécialistes et des militant·e·s des États‐Unis et du Canada pour voir ce qu’il était possible d’apprendre des approches et des revendications des autres. Elle note que ce qui a été obtenu à Chicago a nécessité des années de travail acharné de la part de militant·e·s, dont beaucoup sont des survivant·e·s de la torture. Le fonds de réparation de 2015 à Chicago a conduit à la création du Chicago Torture Justice Center. Des renseignements sur la torture policière ont été inclus dans le programme scolaire des écoles intermédiaires. En 2023, un monument public portant les noms des victimes de la torture a été érigé. 

Les personnes organisant cet événement espèrent qu’il jettera les bases de projets dans les domaines de l’éducation, de la sensibilisation et de la prévention des injustices futures.

Panélistes

  • Greg Banks (qui se joint à nous virtuellement), un militant à l’origine du mouvement visant à mettre fin au racisme systémique dans le système judiciaire, est un « Learning Fellow » au Chicago Torture Justice Center et consacre du temps à l’éducation de la communauté et des élèves des écoles publiques de Chicago sur le thème de la violence policière et des réparations. 
  • James Lockyer, associé du bureau de Toronto de Lockyer Zaduk Zeeh, est directeur fondateur d’Innocence Canada, une organisation nationale qui défend les personnes injustement condamnées. À ce titre, il a participé à plusieurs affaires très médiatisées qu’il a démontré être des condamnations injustifiées, notamment les causes de Brian Anderson et d’Allan Woodhouse. 
  • Amanda Carling, Métisse de la rivière Rouge, DG du BC First Nations Justice Council, est une avocate et une militante qui dirige le double mandat du Justice Council, soit d’améliorer le système colonial tel qu’il existe actuellement et de restaurer l’autodétermination et faire progresser la souveraineté sur la justice pour les Premières Nations de la Colombie‐Britannique. 
  • Alice Kim, directrice des pratiques en droits de la personne, Centre for the Study of Race, Politics and Culture de l’Université de Chicago, écrit, enseigne et fait de l’organisation concernant l’accès à l’éducation pour les personnes incarcérées, la torture policière et le système carcéral. Elle est cofondatrice des Chicago Torture Justice Memorials, à l’origine de la loi historique sur les réparations adoptée par le conseil municipal de Chicago en 2015. 
  • Niigaan Sinclair animera la discussion. Il est Anishinaabe (originaire de St. Peter’s/Little Peguis) et professeur agrégé d’études autochtones à l’Université du Manitoba. Il commente régulièrement les questions autochtones dans les médias et son travail critique et créatif a été largement diffusé au Canada et à l’étranger. Cet événement est gratuit et ouvert au public, mais il est recommandé de s’inscrire à droitsdelapersonne.ca

    Les panélistes sont disponibles pour des entrevues.

Personnes-ressources – médias

Leslie Vryenhoek (elle)