La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) est le résultat d’un long processus auquel ont contribué de nombreuses personnes, chacune ayant ses propres perspectives.
Devant la dévastation causée par la Seconde Guerre mondiale, ces gens ont senti le besoin de définir les droits dont tout être humain doit pouvoir jouir. Ils ont imaginé un monde où un engagement mondial pour les droits de la personne offrirait désormais une protection contre de telles atrocités. Vous découvrirez dans la présente page certaines des personnes dont la contribution a aidé à forger la DUDH.
L’histoire de la DUDH commence en 1939, avec l’auteur britannique H.G. Wells. Aujourd’hui, on le connaît surtout pour ses œuvres de fiction. Il est en effet l’auteur de romans futuristes comme La guerre des mondes et La machine à explorer le temps, mais il a aussi aidé à créer un momentum pour l’avènement d’une vision universelle des droits de la personne.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, H.G. Wells écrit une lettre à la rédaction du London Times, dans laquelle il demande : « Pour quoi luttons‐nous? », et à laquelle il joint une déclaration des droits. Il espère que cette déclaration puisse inspirer les gens et avoir un effet rassembleur devant l’injustice. Il avait constaté que la guerre poussait les gens à l’exil, créant des conditions de stress extrême, de méfiance et d’hostilité. Dans sa déclaration, il décrivait les droits dont toute personne devrait pouvoir jouir, selon lui.
La dernière version de la déclaration de Wells a été publiée dans un ouvrage intitulé Les droits de l’homme, ou Pour quoi luttons‐nous? Bien que Wells soit décédé en 1946, ses idées ont grandement influencé les membres du comité qui a rédigé la DUDH.
Le 6 janvier 1941 aux États‐Unis, les gens allument leur radio pour entendre leur président Franklin Roosevelt prononcer un discours déterminant. En effet, Roosevelt y énumère quatre libertés fondamentales dont chacun et chacune dans le monde devrait pouvoir jouir. Dans les mois qui suivent, les voix s’élèvent de plus en plus fort pour réclamer une charte internationale des droits et libertés.
Les « quatre libertés » définies dans ce discours sont les suivantes :
Liberté d’expression
Liberté de religion
Liberté de vivre à l’abri de la peur
Liberté de vivre à l’abri du besoin
À ce moment, les États‐Unis ne sont pas encore entrés dans la Seconde Guerre mondiale. Roosevelt insiste sur l’importance de la démocratie et des libertés individuelles afin d’inciter les citoyens et les citoyennes à soutenir l’effort de guerre des Alliés contre l’Allemagne nazie. À un monde idéal fondé sur les quatre libertés essentielles, il oppose « l’ordre nouveau de la tyrannie qui cherche à se répandre ». Onze mois plus tard, Pearl Harbor était attaquée et les États‐Unis entraient en guerre.
En 1948, dans le sillage des inimaginables pertes humaines causées par la Seconde Guerre mondiale, le comité de rédaction de la DUDH s’est tourné vers ces quatre libertés pour en intégrer une version presque identique dans le préambule au document.
Eleanor et Franklin D. Roosevelt arrivent à la Maison‐Blanche en 1933, à titre de président et de première dame. À ce moment‐là, Eleanor Roosevelt s’est déjà taillé la réputation d’être une femme qui lutte pour la justice. En tant que première dame, elle continue à faire entendre sa voix pour défendre les droits des femmes et les droits civils.
En 1945, Franklin D. Roosevelt s’éteint et Harry Truman devient président des États‐Unis. En 1946, il nomme Eleanor Roosevelt représentante des États‐Unis aux Nations Unies. Un an plus tard, quand la Commission des droits de l’homme des Nations Unies est créée, Eleanor Roosevelt en est nommée présidente. La Commission se réunit pour la première fois à Lake Success, dans l’État de New York, en janvier 1947. Dès cette première réunion, les plans de la DUDH commencent à prendre forme. Une fois achevée, Eleanor Roosevelt l’a appelée la « Magna Carta » de l’humanité.
Après l’adoption de la DUDH, Eleanor Roosevelt continue à promouvoir l’acceptation et l’application des droits définis dans la Déclaration. Aujourd’hui, elle est considérée comme la force motrice de la DUDH.
Peng‐Chun Chang est un dramaturge, poète et philosophe confucéen bien connu, en plus d’être un éminent diplomate et un délégué de la Chine aux Nations Unies. En 1947, il est élu vice‐président de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies. Il joue un rôle de premier plan dans la rédaction de la DUDH, aidant à résoudre des impasses en invoquant des idéaux confucéens. Pour Peng‐Chun Chang, le respect d’autrui est au cœur des droits de la personne. Il voit la nécessité de trouver l’équilibre entre droits individuels et devoir envers la communauté, un principe fondamental de la philosophie confucéenne. Pour lui, les droits de la personne englobent les droits sociaux, économiques, civils et politiques.
Un Canadien du nom de John Peters Humphrey a écrit à la main la première ébauche de la DUDH. Il a grandi à Hampton, au Nouveau‐Brunswick, au début des années 1900. Vers l’âge de six ans, il subit l’amputation d’un bras à la suite d’un accident, ce qui en fait la cible de moqueries. Sa détermination et sa résilience l’aident à traverser cette période difficile. Il devient avocat, doyen de la Faculté de droit de l’Université McGill, puis directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies, à New York.
Élément sonore: John Peters Humphrey : Surmonter une déficience physique
Légende de l'élément sonore John Peters Humphrey : Surmonter une déficience physique
Posant un regard rétrospectif sur son enfance, John Peters Humphrey parle des premiers défis qu’il a dû affronter et de la façon dont il a surmonté une déficience physique.
En 1947, un petit groupe présidé par Eleanor Roosevelt se réunit pour rédiger une nouvelle charte internationale des droits. Le groupe confie à John Peters Humphrey la tâche de rédiger la version préliminaire. De nombreuses nations et de nombreux groupes non gouvernementaux avaient déjà communiqué leurs idées. La tâche du Comité de rédaction consiste à rassembler les idéaux de diverses cultures et les intérêts de différentes nations en un document que les États Membres des Nations Unis pourront accepter.
Élément sonore: Chaque article est débattu
Légende de l'élément sonore Chaque article est débattu
Les membres des Nations Unies débattent chacun des articles de la Déclaration en présentant leurs différents points de vue philosophiques et politiques. John Peters Humphrey analyse ici les changements apportés à sa première ébauche au cours de ce processus.
L’ébauche préparée par Humphrey constitue la première étape d’un long cheminement pour parvenir, deux ans plus tard, à la version définitive. Le 10 décembre 1948, les Nations Unis adoptent et proclament la DUDH.
Humphrey consacre le reste de sa vie à faire progresser la cause des droits de la personne. Le document historique auquel il a contribué a enclenché une révolution mondiale pour les droits de la personne.
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#FIFDH18 : "L'universalité des #droitshumains doit être comprise dans une dynamique de partenariat, où chaque être humain est acteur et dépositaire des la #DUDH, dans un universalité inclusive.", déclare Henri Monceau, ambassadeur de @OIFfrancophonie auprès des #NationsUnies. https://t.co/SW2DzTQlQ3
Vous voulez défendre et promouvoir les droits de l'homme? Découvrez tous les articles de la Déclaration universelle des droits de l'homme grâce à cette édition illustrée par @ElyxYak : https://t.co/3ZTFTgl7gahttps://t.co/d1ctZtyVMF
10 décembre 1948 : adoption de la Déclaration universelle des droits de l'Homme par l'#ONU. Elle est signée au palais Chaillot à #Paris par 58 États. Son préambule original est rédigé en français https://t.co/MuXYaj153N
Citation suggérée : « Les architectes de la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
Musée canadien pour les droits de la personne.
Publié
le 23 février 2021. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/les-architectes-de-la-declaration-universelle-des-droits-de-lhomme
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