Sept caractéristiques d’accessibilité remarquables au Musée

Par Matthew McRae
Publié : le 23 septembre 2019

Une main touche des lettres en braille dans une exposition muséale. Visibilité masquée.

Photo : MCDP, Jessica Sigurdson

Détails de l'histoire

Le Musée canadien pour les droits de la personne a été conçu dans une optique d’accessibilité. Notre but était de faire en sorte que tous les membres du public, peu importe leur âge, leur origine ou leurs capacités, puissent profiter pleinement de tous les aspects du Musée.

Voici sept caractéristiques impressionnantes que vous pouvez trouver ici au Musée et qui contribuent à créer une expérience accessible et inclusive.

1. Claviers universels

Une prise de type pour écouteurs et un clavier avec des symboles indiquant les commandes de volume, d'agrandissement et de navigation.

Grâce au clavier universel, toutes les personnes en visite peuvent accéder à l’information des stations à écran tactile. 

Photo : MCDP, Ian McCausland

Le Musée utilise les dernières technologies pour raconter les histoires des droits de la personne. Souvent, il y a de l’information importante et intéressante au sujet de nos expositions dans des stations à écran tactile, présentes dans presque toutes les galeries. Mais si une personne est aveugle, malvoyante, ou si elle est limitée dans sa mobilité, comment peut‐elle accéder aux histoires présentées dans ces stations? C’est ici que les claviers universels (CU) entrent en scène. Ces claviers tactiles emploient des symboles simples, de même que des instructions audio, pour aider les gens à naviguer dans les stations et découvrir le contenu des expositions au moyen d’enregistrements audio. Les CU sont situés près de presque toutes les stations à écran tactile et sont dotés d’une prise pour casque d’écoute qui permet de régler le volume.

Il existe aussi des versions simplifiées dans les espaces de projection et près de certains moniteurs qui n’ont pas de menus de navigation; ceux‐ci offrent des commandes de volume de base en plus d’enregistrements audio accessibles avec un casque d’écoute.

Nous remercions le Centre de recherche en conception universelle de l’Ontario College of Art and Design University qui nous a aidés à créer cette caractéristique d’accessibilité.

2. Points d’accès universels

Diapositives

Une main s’avance vers un point d’accès universel, qui est une petite plaque de métal carrée fixée au mur. La plaque porte le numéro 241 en relief et en braille, de même que le symbole Bluetooth.

On trouve plus de 120 points d’accès universel au Musée. Les membres du public peuvent les utiliser à l’aide de l’appli mobile du Musée. 

Photo : MCDP, Ian McCausland
Le bout d’une canne touche une bande en relief fixée au sol.

Des bandes tactiles au sol permet aux personnes malvoyantes qui utilisent une canne pour naviguer de trouver les caractéristiques d’accessibilité, comme les points d’accès universel.

Photo : MCDP, Ian McCausland
Navigation dans les diapositives

Les CU rendent le contenu numérique du Musée accessible à tout le monde, mais qu’en est‐il du contenu physique? Les objets et les photographies et leur description textuelle? Ne vous inquiétez pas, nous y avons pensé. Au Musée, nous avons créé notre propre système exclusif, soit plus de 120 points d’accès universels (PAU).

Un PAU n’a rien de spectaculaire – il s’agit d’une petite plaque métallique portant un numéro en relief et une version en braille de ce même numéro. Malgré cette simplicité, le PAU est une petite merveille qui permet de lier les membres du public à toutes sortes de renseignements au sujet d’une exposition ou d’une galerie. Au moyen d’un appareil sans fil, les gens peuvent entrer le numéro du PAU dans l’application mobile du Musée et ainsi entendre la description de l’exposition physique qui se trouve devant eux. Dans certains cas, le PAU procure aussi des descriptions en langage gestuel (American Sign Language [ASL] et langue de signes québécoise [LSQ]).

Si vous ne pouvez pas entrer le numéro, le PAU crée un signal Bluetooth qui envoie de l’information directement à votre appareil mobile. Si vous n’avez pas d’appareil mobile, ne vous en faites pas : le Musée peut vous en prêter un gratuitement.

Pour aider les personnes malvoyantes à trouver les PAU, il y a des bandes tactiles au sol, qui leur indiquent qu’un PAU se trouve à proximité. Les personnes qui utilisent de longues cannes pour trouver leur chemin découvriront où se trouvent les PAU lorsque leur canne touche la bande tactile au sol.

3. Appli mobile du Musée

Deux mains tiennent un téléphone intelligent devant une exposition muséale. Sur l’écran du téléphone, on aperçoit une femme qui fait de l’interprétation en langage gestuel. On voit aussi des sous-titres en français.

L’appli mobile du Musée comporte de nombreuses fonctions, dont une visite autoguidée pleinement accessible.

Photo : MCDP, Ian McCausland

L’application mobile elle‑même ouvre tout un nouveau monde. En plus de donner accès à l’information des PAU, l’appli comprend aussi des visites autoguidées pleinement accessibles et une carte interactive. Les visites autoguidées sont offertes en langage gestuel ASL et LSQ et en versions avec description sonore en français et en anglais.

Vous voulez explorer la boîte en bois cintré qui a été exposée au Musée pendant un certain temps et qui est maintenant retournée au Centre national pour la vérité et la réconciliation? L’appli vous permet de faire un zoom avant sur les sculptures pour en voir le détail d’aussi près que vous le voulez et pour découvrir de l’information sur leur symbolisme. Un autre aspect qui vaut le coup d’œil est la fonction de réalité augmentée. Dans la Tour de l’espoir Israel Asper et près de la terrasse de la galerie Perspectives autochtones, vous pouvez regarder la ville devant vous et, grâce à la fonction photo de votre appareil mobile, l’application vous donnera de l’information sur certains lieux d’intérêt de Winnipeg se trouvant près du Musée.

4. Galeries accessibles

Une passerelle avec des mains courantes parallèles à des hauteurs différentes se termine à côté d'un banc à deux places.

Les rampes du Musée sont munies d’une double main‐courante pour accommoder les personnes de différentes grandeurs, et des haltes y sont aménagées à intervalles réguliers. Ce ne sont là que quelques‑uns des caractéristiques d’accessibilité qui sont intégrés dans l’édifice lui‑même.

Photo : MCDP, Ian McCausland

L’accessibilité universelle n’est pas qu’une question de haute technologie. C’est aussi parfois une question de choix à l’étape de la conception. Prenons la hauteur des éléments d’exposition et des écrans tactiles, par exemple. Elle a été déterminée de manière à ce que tout se trouve à une distance idéale des gens, qu’ils soient assis ou debout. Dans le même ordre d’idées, la taille et la police des textes ont été choisies pour en faciliter la lecture. Et ces choix de conception ne se limitent pas aux expositions. Tous les bancs qu’on trouve dans le Musée sont dotés d’accoudoirs et de dossiers, et c’est un choix délibéré. Les dossiers procurent un appui aux personnes qui en ont besoin, et celles qui ont de la difficulté à se lever d’un fauteuil peuvent s’appuyer sur les accoudoirs pour le faire.

On trouve aussi plus de 800 mètres de rampes lumineuses recouvertes d’albâtre qui vont d’une galerie à l’autre dans le Musée. Bien qu’elles soient très photogéniques, elles n’ont pas été construites que pour être mises en vedette sur Instagram. En effet, grâce à elles, les gens peuvent déambuler dans l’ensemble des 10 galeries principales sans même avoir à prendre un escalier. Pour les personnes qui préfèrent l’ascenseur, le Musée compte aussi des ascenseurs accessibles à tous et à toutes qui permettent de se rendre à tous les étages, y compris à la Tour de l’espoir Israel Asper.

Enfin, les toilettes du Musée ont également été conçues pour être accessibles à tout le monde. À chaque niveau (sauf le niveau 4), il y a au moins une salle de toilette d’une seule pièce, sans obstacle et sans distinction de genre. De plus, l’une des toilettes du niveau 1 du Musée est équipée d’une table à langer pour adultes, et des tables à langer pour bébés sont installées dans les toilettes à chaque étage.

Le Musée canadien pour les droits de la personne possède, à notre avis, en tant que parents d’un enfant ayant des besoins spéciaux, les meilleures toilettes du pays. C’est un endroit où les parents d’enfants handicapés – dont beaucoup sont incontinents – peuvent changer un enfant et ne pas avoir à le mettre par terre, qui est un endroit assez sale pour changer un enfant. 

Kevin Rollason, visiteur au Musée

5. Images tactiles

Une main touche une grande image en relief par endroits, dont les personnes et bâtiments représentés ont une texture visible.

Des images tactiles comme celle‐ci, créées en collaboration avec 3DPhotoworks, permettent aux personnes malvoyantes de découvrir certaines des images puissantes présentées dans les galeries du Musée par le toucher et le son.

Photo : MCDP, Jessica Sigurdson

Peu après l’ouverture du Musée, nous nous sommes associés à 3DPhotoworks pour créer des représentations tactiles de certaines des photographies et images présentées dans nos galeries. Ces images tridimensionnelles sont accompagnées de descriptions audio afin que les personnes malvoyantes puissent à la fois toucher les images et entendre les descriptions de ce qu’elles touchent. Ces représentations ont été présentées dans un certain nombre d’expositions, dont Au‐delà du regard, Points de vue et Il est temps d’agir : Témoignages de Rohingyas.

6. Films accessibles

Une exposition muséale comprenant des photos, du texte et un grand écran vidéo avec des sous-titres et une interprétation en langue des signes.

La création des sous‑titres et l’interprétation en langage gestuel pour plus de 100 heures de documents vidéo ont demandé beaucoup de travail.

Photo : MCDP, Ian McCausland

On trouve au Musée plus de 100 heures de vidéo. Ceci comprend sept films, dont un film panoramique, et 26 courts métrages, tous offerts en français et en anglais. Afin que le plus grand nombre de gens possible puissent profiter de ces films, ils comprennent tous des vignettes en langage gestuel et des sous‐titres codés. Nombre d’entre eux offrent aussi l’option d’une description sonore – qui décrit ce qui se passe à l’écran – et des commandes de volume individuels. Ces fonctionnalités exigent beaucoup d’heures de préparation mais, grâce à elles, plus de gens peuvent faire l’expérience de tout ce que le Musée a à offrir. 

Pour la première fois, [ma fille] Madison a pu faire son chemin, en apprenant aux côtés de son frère Matthew et moi au sujet des champions et championnes des droits de la personne qui se sont battus pour son droit de participer à la société sans être victime de discrimination en raison de sa déficience visuelle et auditive. Le fait de savoir que le Musée accordait autant d’importance à l’apprentissage de Madison et de voir son visage s’illuminer d’étonnement et de joie m’a émue aux larmes. Je garde encore ce souvenir aujourd’hui comme un rappel de ce que c’est que d’être égal. 

Estella Pinlac, visiteuse au Musée

7. Accessibilité en ligne

Une image du compte Instagram du Musée. Une grille de neuf photos différentes peut être vue sur l’image. Il y a trois photos de l’extérieur du Musée, trois de l’intérieur du Musée, une photo aérienne de deux personnes marchant le long d’un trottoir en bois, une photo d’une personne debout dans un champ herbeux et une photo d’une main tenant un carnet avec une femme sur sa couverture.

Les images que le Musée publie sur les médias sociaux – comme dans le compte Instagram du Musée, illustré ci‐dessus – sont accompagnées d’une description qui est rattachée à la photo.

Photo: MCDP

Sur le plan technique, le contenu en ligne du Musée ne se trouve pas « au » Musée, mais il est tout de même un élément important de l’expérience muséale. Le Musée a des dizaines de milliers d’abonnés sur ses comptes anglais et français de Facebook, Instagram et Twitter. Si vous suivez le Musée sur les médias sociaux, vous avez sans doute remarqué que lorsque nous publions une image, nous y joignons une description de la photo. Sur Facebook, Instagram et Twitter, ces descriptions sont accessibles au moyen de lecteurs d’écran. Ainsi, les personnes malvoyantes peuvent savoir quelles images nous publions. Dans le cas des vidéos, nous ajoutons des légendes pour les personnes malentendantes aussi souvent que possible. Sur notre site Web, nous fournissons souvent une description sonore afin que les personnes malvoyantes puissent entendre une description de ce qui se passe à l’écran.

Ce niveau d’accessibilité n’aurait pas été possible sans le travail du Conseil consultatif sur la conception universelle (CCCU). Composé de spécialistes, de personnes conseils et de gens qui militent dans le domaine des droits des personnes handicapées, le CCCU analyse, repère les lacunes et fait part au Musée de ses commentaires sur un large éventail de questions relatives à l’accessibilité.

Et voilà. Ce sont sept caractéristiques d’accessibilité impressionnantes que vous trouverez au Musée canadien pour les droits de la personne. Ne manquez pas d’en essayer quelques‐unes lors de votre prochaine visite, en personne ou en ligne.

Questions de réflexion :

  • Pourquoi l’accessibilité est‐elle si importante pour le respect des droits de la personne?

  • Quels obstacles à l’accessibilité voyez‐vous autour de vous dans votre vie quotidienne?

  • Comment votre maison, votre école ou votre lieu de travail pourraient‐ils être plus accessibles?

Citation suggérée

Citation suggérée : Matthew McRae. « Sept caractéristiques d’accessibilité remarquables au Musée ». Musée canadien pour les droits de la personne. Publié le 23 septembre 2019. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/sept-caracteristiques-daccessibilite-remarquables-au-musee

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