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Des années 1950 aux années 1990, le gouvernement du Canada a systématiquement enquêté sur des membres 2ELGBTQI+ des Forces armées canadiennes, de la GRC et de la fonction publique fédérale – plus de 9 000 personnes – puis les a harcelés et congédiés. Appelée aujourd’hui « la purge LGBT », cette politique officielle a détruit des milliers de carrières, causé des dommages psychologiques incalculables et ruiné des vies.
Ce vendredi, une nouvelle exposition intitulée Amours cachés : La purge LGBT au Canada fera découvrir au public visiteur du Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) ce chapitre largement méconnu de l’histoire du Canada. L’exposition présente l’histoire de la purge, y compris ses origines dans la mentalité et les attitudes de la Guerre froide, par le biais de témoignages de première main de survivant·e·s, de documents officiels du gouvernement et d’œuvres d’art inspirantes.
« Personne ne devrait vivre dans la crainte que son employeur surveille ses activités sociales, ses relations ou ses activités sexuelles, ou que la vérité sur son identité puisse être utilisée pour ruiner sa vie et sa carrière », déclare Matthew Cutler, vice‐président, Expositions. « Cette exposition rend hommage à la douleur, au courage et à la résistance des victimes de la purge – les survivant·e·s qui ont transformé leur expérience en action pour un avenir meilleur. Elle nous rappelle que la lutte pour l’épanouissement de nos communautés, l’expression sans crainte de la joie queer et l’appartenance à tous les domaines de notre société se poursuit aujourd’hui. »
Parmi les survivant·e·s figurant dans l’exposition, on trouve Michelle Douglas, directrice exécutive du Fonds Purge LGBT, qui a été expulsée des forces militaires en raison de son orientation sexuelle.
« L’un des aspects les plus dévastateurs et les plus bouleversants de la purge est le sentiment d’être complètement seule », souligne Michelle Douglas. « Le combat mené depuis des décennies par les survivant·e·s de la purge témoigne du fait que nous n’étions pas seul·e·s. En faisant connaître nos histoires, en nommant ce qui nous est arrivé, nous nous assurons que nous ne serons jamais seul·e·s et que des générations au Canada n’auront plus jamais, espérons‐le, à subir des persécutions en raison de leur appartenance à la communauté 2ELGBTQI+. »
Michelle Douglas a intenté un procès historique contre les politiques militaires discriminatoires à l’égard des membres LGBT, qui y a finalement mis fin en 1992.
D’autres personnes se sont manifestées et, en 2016, ont lancé un recours collectif qui a abouti à un règlement de 145 millions de dollars en 2018 et à des excuses officielles de la part du gouvernement du Canada. Le règlement prévoyait des fonds pour des projets d’héritage, dont
cette exposition, afin d’honorer les personnes qui n’ont pas vécu assez longtemps pour recevoir une indemnisation.
Le Fonds Purge LGBT gère les fonds du règlement et a été un partenaire dans la création de cette exposition.
L’exposition https://droitsdelapersonne.ca/exposition/amours-caches-la-purge-lgbt-au-canadaAmours cachés :La purge LGBT au Canada sera ouverte au public le vendredi 31 janvier et se poursuivra jusqu’au début de l’année 2026 avant de partir en tournée vers d’autres destinations au Canada. La purge LGBT fait également l’objet d’une expo‐kiosque itinérante créée par le MCDP et actuellement présentée sur l’île de Vancouver, ainsi que d’une alcôve permanente dans la galerie Les parcours canadiens du MCDP.
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Points saillants de l’exposition Amours cachés : La purge LGBT au Canada
La régulation du désir :
Au cœur de l’exposition se trouve La régulation du désir, une installation cinématographique captivante et immersive de Noam Gonick, réalisée en collaboration avec le Royal Winnipeg Ballet. Cette œuvre évocatrice dépeint des corps brisés en mouvement, créant un récit émouvant de l’expérience de la purge.
The Fruit Machine : Un opéra spatial :
Dans les années 1960, le gouvernement canadien a financé un projet de recherche connu sous le nom de « Fruit Machine ». Des tests ont été mis au point pour tenter de révéler l’orientation sexuelle d’une personne, notamment en montrant des images érotiques tout en mesurant la dilatation des pupilles, et en posant des questions pour tenter de déterminer le degré de masculinité ou de féminité d’une personne. Ces tests reposaient sur de fausses idées en matière de genre et de sexualité. The Fruit Machine : Un opéra spatial (2024) est un court métrage de Shawna Dempsey et Lorri Millan qui situe les hypothèses, les tests et les échecs de la Fruit Machine dans les notions de « normalité » du Canada d’après-guerre.
Le bar :
Entrez dans un espace immersif recréant un bar dynamique des années 1960, comme celui de l’hôtel Lord Elgin à Ottawa, connu comme un sanctuaire pour la communauté queer. Cet espace engageant invite le public visiteur à explorer la camaraderie et les défis de l’époque.
La pièce sombre :
Aventurez‐vous dans la pièce sombre, une expérience immersive intensive qui évoque une salle d’interrogatoire. Un miroir unidirectionnel saisissant présente des images en mouvement sur un moniteur, recouvert d’un film réfléchissant, conçu pour évoquer le sentiment effrayant d’être observé. Des clips audio de témoignages de survivant·e·s donnent vie à des réalités obsédantes et permettent de mieux comprendre les expériences pénibles vécues par les personnes qui ont été interrogées pendant la purge.
Posez une question et rencontrez des survivant·e·s et des militant·e·s de la purge LGBT :
Le public visiteur aura l’occasion unique de dialoguer directement avec des personns ayant survécu à la purge LGBT et certaines des personnes militantes qui les ont soutenu·e·s. Cette fonction interactive permet aux gens de poser des questions à voix haute et de recevoir des réponses éclairées de la part de plus d’une douzaine de survivant·e·s et de personnes militantes qui ont vécu la purge et ont contribué à son démantèlement.
Mur des questions contemporaines :
Le Mur des questions contemporaines est un grand écran interactif qui invite les membres du public à utiliser leurs mains pour dévoiler des mots cachés qui illustrent les réalisations de la communauté 2ELGBTQI+. Au fur et à mesure que les personnes interagissent, de plus grandes « constellations » de réalisations émergent, mais si elles s’arrêtent trop tôt, les difficultés repérées par la communauté obscurciront ces victoires, soulignant la nécessité de continuer le travail en faveur d’un monde où tout le monde est protégé par les droits de la personne.