Amours cachés : La purge LGBT au Canada (Galerie du niveau 1)

Histoires d’injustice et les personnes qui ont lutté pour changer le Canada

Du 31 janvier 2025 au début 2026

Un grand groupe de personnes vêtues de t-shirts et de pantalons évasés de style années soixante-dix se tiennent ensemble en tenant des pancartes portant des messages en anglais tels que « Sortis du placard », « C’est bon d’être gai » et « Abrogez les lois anti-gaies ». Visibilité masquée.

Photographie par Jearld Moldenhauer

Détails de l'exposition

Des années 1950 aux années 1990, le gouvernement du Canada a systématiquement investigué, harcelé et congédié les membres 2ELGBTQI+ des Forces armées canadiennes, de la GRC et de la fonction publique fédérale. Appelée aujourd’hui la « purge LGBT », cette politique officielle a détruit des milliers de carrières, causé des dommages psychologiques incalculables et brisé des vies.

La Purge est l’une des plus longues et des plus vastes violations des droits de la personne en lieu de travail dans l’histoire du Canada. Amours cachés : La purge LGBT au Canada met en lumière des histoires de cette période sombre, qui est bien documentée et pourtant méconnue.

« Des générations de personnes queers au Canada ont fait l’objet de discrimination en raison de qui elles aiment et de leur façon de s’exprimer. »

L’exposition porte sur bien plus que la politique gouvernementale et les injustices du passé. Elle traite de courage et de persévérance, de pertes et de triomphes. Plus important encore, elle parle de personnes – celles qui ont souffert de discrimination et qui se sont opposées à des partis pris puissants et omniprésents.

Les personnes qui ont lutté pour la justice dans leur propre vie ont ouvert la voie à d’autres membres de la communauté 2ELGBTQI+ et aux générations futures.

Tout en rendant hommage à ces personnes courageuses, cette exposition cherche également à susciter de nouvelles conversations, en s’adressant aux jeunes et en établissant un lien entre le passé et les questions d’actualité.

Michelle Douglas a excellé dans sa carrière militaire avant d’être expulsée des forces militaires parce qu’elle n’était pas « avantageusement employable en raison de son homosexualité ». Bien que dévastatrice sur le plan personnel et professionnel, cette expérience a poussé Michelle Douglas à entreprendre une carrière de militante et de leader de la communauté 2ELGBTQI+, qui dure depuis des décennies. Photo : MCDP, Ian McCausland

Une femme aux cheveux clairs et aux lunettes noires sourit vers l’objectif. Elle porte une veste de tailleur sombre et un t-shirt sur lequel figure une carte du Canada aux couleurs du drapeau de la Fierté inclusif.

À l’âge de 21 ans, Todd Ross pensait que sa vie était finie après avoir été menacé, interrogé et renvoyé de la Marine. Il est plutôt devenu un militant à vie dans la lutte pour les droits des personnes 2ELGBTQI+. Photo : MCDP, Ian McCausland

Un homme se tient face à l’objectif avec une expression sérieuse. Il porte une veste de costume sombre et une chemise boutonnée bleu clair. Il arbore une fleur multicolore de style métis sur son revers.

Œuvres d’art inspirées

L’exposition Amours cachés comprend deux œuvres d’art créées spécialement pour l’exposition!

Deux hommes vêtus de costumes sombres et de chapeaux se tiennent de part et d’autre d’un homme habillé de la même façon et assis sur une chaise. Ils le poussent, lui et la chaise, vers l’arrière, l’attrapent par sa veste et lui crient dessus avec colère. Le visage de l’homme assis exprime la détresse et la peur.

Pendant la Guerre froide, la purge s’appuyait sur l’idée que les personnes queers souffraient d’une « faiblesse de caractère » et étaient susceptibles de faire l’objet d’un chantage de la part d’agent·e·s de l’étranger. Pour l’exposition, le cinéaste Noam Gonick a créé La régulation du désir, qui utilise la danse interprétative pour raconter des histoires de la purge. Cette scène montre l’interrogatoire qui a mené à la crise cardiaque fatale de John Watkins.

Photo : Image de la scène d’interrogatoire de John Watkins, qui fait partie du film La régulation du désir de Noam Gonick, interprétée par Joel Simkin (assis), Stephan Azulay (à gauche) et Joshua Hidson (à droite). Photo par Réjean Brandt
Trois images à l’intérieur de rectangles arrondis apparaissent dans une rangée horizontale. Les rectangles évoquent la forme des anciens écrans de télévision. Les images à l’intérieur des rectangles sont tirées d’émissions de télévision des années 1950 et 1960 et visent à donner une idée de l’époque.

Une installation cinématographique de Shawna Dempsey et Lorri Millan, The Fruit Machine : Un opéra spatial, recrée le contexte culturel des années 1950 et 1960, lorsque la télévision, la publicité et d’autres formes de culture pop présentaient l’hétérosexualité et le binarisme de genre comme les clés d’une vie normale et agréable.

Photo : Installation vidéo de Shawna Dempsey et Lorri Millan, qui fait partie de l’exposition Amours cachés. Photo fournie par les artistes

« Dans les années 1980 et 1990, les survivant·e·s ont poursuivi le gouvernement en justice. Leurs actions ont finalement permis de démanteler la purge, du moins officiellement. »

Le Fonds Purge LGBT

Un groupe de six personnes fait face à la caméra en souriant. Elles se tiennent dans un petit espace à peine assez grand pour les accueillir. Cet espace est une exposition composée de mots et d'images.

Des membres du conseil d’administration du Fonds Purge LGBT étaient au Musée en mai 2024 pour l’ouverture d’une nouvelle alcôve intitulée Démanteler la purge LGBT au Canada dans la galerie Les parcours canadiens. Dans la photo, de gauche à droite : Wayne Davis, Diane Pitre, Douglas Elliott, Martine Roy, Michelle Douglas et Todd Ross.

Photo : MCDP, Ian McCausland

Amours cachés a été rendu possible grâce à un recours collectif intenté par des survivant·e·s de la purge en 2016, qui a abouti à un règlement historique de 145 millions de dollars en 2018. 

La plupart des fonds ont été utilisés pour verser des dommages et intérêts aux victimes de la purge LGBT. Cependant, jusqu’à 25 millions de dollars ont été mis de côté pour financer des projets qui représenteraient symboliquement une compensation pour les victimes qui n’ont pas vécu assez longtemps pour recevoir une compensation individuelle. Le Fonds Purge LGBT, une société sans but lucratif créée pour gérer ces fonds, a été chargé de mettre en œuvre un certain nombre de projets d’héritage. Cette exposition – ainsi qu’une exposition itinérante connexe et une exposition dans la galerie Les parcours canadiens du Musée – est l’un de ces projets. 

Des années 1950 aux années 1990, le gouvernement canadien a mis en place des politiques ciblant systématiquement les membres 2ELGBTQI+ de sa main‑d’œuvre. Ces personnes ont été rétrogradées et congédiées pour de prétendues raisons de sécurité nationale, ce qui a eu de graves répercussions professionnelles et personnelles sur la communauté. Cependant, la communauté s’est mobilisée pour résister et mettre fin aux pratiques et politiques discriminatoires.

L’exposition Amours cachés : La purge LGBT au Canada est présentée dans la galerie du niveau 1 du 31 janvier 2025 au début 2026.

Question de réflexion :

  • Que signifie être « normal·e »? Et comment les idées sur la normalité évoluent‐elles au fil du temps?

  • Quelles personnes sont touchées ou exclues par les politiques de sécurité nationale? La sécurité nationale pour qui?

  • Quelles sont les questions importantes auxquelles font face les communautés 2ELGBTQI+ aujourd’hui?

Crédits

En plus du Fonds Purge LGBT, nous tenons à remercier les survivant·e·s de la purge, leurs ami·e·s, leurs familles et leurs personnes alliées pour leur contribution à cette exposition.

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