Dans les musées, le terme « conservation » fait généralement référence aux méthodes scientifiques et techniques de restauration et de préservation des objets. Pour conserver la Couverture des témoins, on a adopté une approche collaborative de décolonisation pour les objets et les histoires qu’elle contient. Cette démarche consiste notamment à respecter les histoires et les significations intangibles, ainsi que l’impermanence naturelle de bon nombre de ses éléments.
Prendre soin de la Couverture des témoins
Une approche de décolonisation pour la conservation d’œuvres autochtones
Par
Skylar Wall, Cindy Colford, Carolyn Sirett, Stephanie Chipilski and Carey Newman
Publié : le 15 mai 2023
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Détails de l'histoire
La Couverture des témoins est une œuvre d’art à grande échelle inspirée d’une courtepointe. Elle est un monument national qui reconnaît les atrocités commises à l’époque des pensionnats pour Autochtones du Canada.
Une entente (télécharger PDF) unique régit l’entretien et l’exposition de la Couverture des témoins. Dans cette entente, l’artiste Carey Newman et le Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) s’engagent à préserver et à protéger la Couverture. Ils s’engagent à prendre soin physiquement et spirituellement de la Couverture, à honorer les histoires qu’elle renferme et à agir dans le meilleur intérêt de la Couverture elle‐même.
En 2019–2022, le Musée a entrepris un vaste projet de préservation et de conservation pour prendre soin de cette œuvre d’art complexe. Le Musée a travaillé avec le personnel de l’Institut canadien de conservation pour déterminer les soins nécessaires et a fait appel à l’expertise de l’équipe de conservation du Musée du Manitoba pour diriger ce projet.
L’équipe du projet de conservation et Carey Newman ont travaillé ensemble sur une approche de décolonisation pour prendre soin de la Couverture des témoins. Historiquement, les musées imposaient des visions du monde et des pratiques coloniales oppressives dans leur traitement des peuples autochtones et de leur patrimoine culturel.
Adopter une approche de décolonisation signifie renverser cette tendance néfaste et veiller à ce que l’entretien et la conservation des collections se fassent dans le cadre d’un véritable dialogue avec les visions du monde et la culture autochtones. Ci‐dessous, les membres de l’équipe réfléchissent au projet et à son importance sociale, professionnelle et personnelle.
Skylar Wall
Stagiaire en conservation, Musée canadien pour les droits de la personne
C’est un sentiment étrange que de travailler sur la Couverture des témoins. Regarder une fresque d’injustice. Voir les vestiges d’une école que vos ami·e·s et vos parents ont fréquentée et connaître les histoires exactes qui s’y cachent. Voir leurs visages derrière chaque objet. D’entendre la Couverture pleurer quand personne d’autre n’est présent.
Au bout de trois mois, on pourrait s’attendre à être désensibilisé à cette expérience. On pourrait s’attendre à ce que la routine de se présenter au travail jour après jour et d’utiliser la galerie comme un lieu de travail atténue ces aspects. Mais c’est tout le contraire. Ces aspects ne sont qu’amplifiés lorsqu’on travaille pendant un quart de travail complet avec les yeux des survivant·e·s, des responsables et des personnes qui ne sont jamais rentrées chez elles, qui vous regardent fixement. Les yeux des personnes en visite – celles qui apprennent tout juste ce qu’est un pensionnat et celles qui connaissent intimement le sujet – vous regardent travailler. Et sur toutes les lèvres, la même question : Pourquoi? « Pourquoi êtes‐vous ici? Pourquoi est‐ce que vous travaillez là‐dessus? Pourquoi ceci nous est‐il arrivé? » On vous rappelle constamment ce que représente l’œuvre d’art et l’héritage que vous avez été chargé de préserver.
La partie la plus difficile du travail en public était les enfants. Voir la confusion dans leurs yeux et le ton chuchoté de la personne qui les accompagne essayant de trouver un moyen d’expliquer ce que tout cela signifie. Je redoutais le jour où un enfant, l’un de mes proches, viendrait me voir pour me demander ce que signifiait la Couverture des témoins. En réalité, les enfants le savent déjà. C’est la première chose qu’on apprend. Vous pouvez regarder un récipient vide et, sans savoir ce qui le remplissait ou comment il a été vidé, savoir qu’il manque quelque chose. Que quelque chose a été enlevé. C’est ainsi que nous avons grandi : en cherchant des restes dans un récipient vide, en chérissant ce que nous pouvions trouver et en priant pour que cela nous permette de tenir jusqu’au lendemain matin. Nos enfants connaissent déjà la douleur de l’absence dont ils héritent.
La Couverture des témoins est un miroir. Chaque morceau imbriqué dans le cèdre a également été gravé dans nos os. Les paroles et les photos transférées sur les blocs de cèdre sont tatouées sur notre peau. Les histoires racontées par la Couverture viennent de nos langues. Elles vivent au plus profond de nos cœurs. La Couverture reflète ce que nous sommes et permet aux autres de nous connaître.
Telle est mon expérience de la conservation de la Couverture des témoins. Tout le travail que j’ai effectué sur la conservation physique de la Couverture – le nettoyage, la préparation de rapports et les traitements – n’était qu’un moyen d’arriver à une fin. Le véritable travail consistait à conserver notre héritage. Les pressions que j’ai ressenties n’étaient pas liées à la qualité de mon rapport sur l’état d’un livre ou à l’impeccabilité d’un morceau de cèdre, mais à ma capacité à faire en sorte que l’histoire de mes ami·e·s, de ma famille, de mon peuple – et mon histoire à moi – ne soit pas oubliée.
Cindy Colford
Gestionnaire des collections et de la conservation, Musée du Manitoba
Fin février 2021, j’ai reçu un appel d’Helen Delacretaz, qui était alors la directrice, Expositions du MCDP. Elle m’a décrit un projet que le MCDP entreprenait et m’a demandé si l’équipe de conservation du Musée du Manitoba était prête à y participer. Au cours des mois suivants, nous avons précisé les détails et signé un protocole d’entente. Le Musée du Manitoba gérerait, dirigerait, exécuterait et superviserait la conservation de la Couverture des témoins.
L’objectif premier relatif à la conservation des objets n’est pas inhabituel. Nous faisons ce travail tous les jours. Ce qui était inhabituel, et ce qui était peut‐être la partie la plus importante de l’entente, c’était que les deux musées s’engageaient à entreprendre ce travail dans l’esprit de soin exprimé dans l’accord d’intendance de la Couverture des témoins entre le MCDP et l’artiste Carey Newman. Cela signifiait que nous allions intégrer les traditions et protocoles culturels autochtones dans l’entretien et la préservation de l’œuvre.
Ce projet a été l’occasion d’un enrichissement personnel et professionnel. Il s’agissait de travailler dans un cadre inhabituel impliquant un musée national, un musée provincial et un artiste indépendant. Cette collaboration a constamment exigé que nous prenions en compte la préservation des aspects matériels et immatériels de l’œuvre. Nous nous sommes également engagés à partager cette expérience unique de préservation avec des stagiaires autochtones afin de créer des possibilités de formation dans les domaines de la gestion des collections et de la conservation. Cela correspondait bien à ma propre expérience et à la longue histoire de formation et de mentorat du Musée du Manitoba.
Pour moi, la possibilité de participer à ce projet ne se limitait pas à fournir un service de conservation des œuvres d’art. Cela signifiait prendre part à des questions plus larges de dialogue et de participation guidées par l’engagement en faveur de la réconciliation.
Carolyn Sirett
Conservatrice, Musée du Manitoba
Ce premier jour de mai, lorsque Cindy et moi avons voyagé d’un musée à l’autre, notre objectif était de nous familiariser avec la Couverture des témoins. Nous voulions mieux comprendre les objets, ainsi que l’artiste Carey Newman et ses intentions lors de la création de l’œuvre d’art. Lorsque je suis entrée pour la première fois dans cette salle et que j’ai vu la Couverture des témoins, j’ai été stupéfaite par ce qui se tenait devant moi : tous ces objets, le motif de la courtepointe, la taille de l’œuvre, la qualité de l’exécution, et la bande sonore en arrière‐plan.
Comment allons‐nous préserver tout cela? Comment utiliser l’expertise que nous avons en matière d’entretien et de préservation afin que d’autres puissent découvrir cette œuvre d’art vivante? Et comment faire en sorte que nos actions de préservation aient un sens? À ce moment‐là, je n’avais pas les réponses. Au cours des mois qui ont suivi, mon travail sur la Couverture des témoins a suscité chez moi une grande humilité et a modifié ma façon de penser en tant que conservatrice dans ce domaine professionnel en constante évolution.
Les spécialistes de la conservation sont des personnes analytiques. Nous portons une attention technique et méticuleuse aux objets que nous traitons ou réparons sur nos établis. Nous regardons un objet et constatons des détériorations, des fissures, des fentes ou des éléments manquants que nous nous empressons de réparer. Nous essayons de comprendre comment l'objet a été créé et de quels matériaux il est composé. Mais ce qui nous échappe parfois, c’est l’histoire que nous ne voyons pas.
Cette histoire invisible concerne les personnes qui ont touché, tenu ou regardé l’objet dans le passé. C’est l’histoire des personnes qui ont tant chéri un objet qu’elles ont frotté toute la peinture avec amour ou qui ont vécu une expérience si terrifiante que l’objet a été égratigné. Je me suis rendu compte que nous devons regarder de plus près et faire preuve d’imagination pour comprendre les histoires que nous ne pouvons pas toujours voir et qui représentent beaucoup plus. Nous devons agir de manière plus collaborative et intégrer ces histoires dans nos décisions de conservation.
En travaillant dans les galeries quelques jours par semaine, il est devenu évident que la chaussure d’enfant est un objet qui intéresse beaucoup le public. Cette petite chaussure, enveloppée dans un tissu rouge pour la guérison, est recouverte de minuscules lichens, à tous les stades de leur vie, sur son dessus en cuir. Tout d’abord, j’ai examiné la chaussure comme je le fais toujours – pour déterminer de quoi elle est faite, quels signes de dommages doivent être atténués et quelles solutions nous pourrions utiliser pendant le traitement. Nous avons contacté des botanistes, des spécialistes des lichens et d’autres spécialistes de la conservation. Faut‐il l’enduire d’un produit pour la figer dans le temps? Quels sont les différents revêtements possibles?
Mais nous avons pris le temps de réfléchir et de revenir à ce que Carey nous avait dit au début. Ces objets sont vivants et nous devons faire attention à ce que nous mettons sur ces pièces vivantes. Quel serait donc le meilleur mode de conservation pour un objet vivant? La réponse que nous avons trouvée en fin de compte peut sembler la plus simple. Nous devrions nous assurer que l’environnement entourant la chaussure est stable et continuer à la surveiller au fur et à mesure qu’elle évolue dans le temps. Parfois, les actions les plus modestes ont les effets les plus importants en fin de compte.
En tant que femme non autochtone, je poursuis mon propre chemin pour comprendre la réconciliation et la manière dont je peux participer au changement en tant que conservatrice. Travailler sur la Couverture des témoins m’a permis de tirer de nombreux enseignements. Le plus grand enseignement est qu’il faut faire preuve d’ouverture et d’honnêteté en communiquant les mesures que nous prenons lorsque nous traitons des objets autochtones, et faire l’effort de comprendre et de respecter leurs histoires.
Stephanie Chipilski
Technicienne en conservation et registraire adjointe, Musée canadien pour les droits de la personne
C’est difficile d’expliquer succinctement l’empreinte qu’a laissé sur ma vie de professionnelle de musée et de Canadienne le fait de contribuer à la préservation de la Couverture des témoins. Lorsque j’ai découvert l’œuvre pour la première fois, j’ai été impressionnée par sa taille, sa portée et son importance nationale. Elle fait appel à tous les sens et chaque détail peut éveiller un lien, une question ou une réflexion personnelle.
Je suis reconnaissante à Carey Newman pour ses conseils et ses points de vue sur la préservation et l’entretien de l’œuvre. Je suis reconnaissante à l’équipe qui a collecté et créé la Couverture des témoins pour la richesse des renseignements et du dialogue que ces personnes ont générés et enregistrés en documentant les histoires portées par la Couverture. (Dans ce projet, nous avons généralement utilisé les termes « pièces » et « histoires » plutôt que « artéfacts ». Ces termes décolonisent le langage courant des musées et aident à représenter les matériaux comme ayant des qualités vivantes, représentant le passé, le présent et l’avenir.)
Participer à ce travail d’équipe, adopter des approches de décolonisation et impliquer le public par le biais de la conservation en galerie a créé une occasion peu commune qui m’a permis d’apprendre énormément.
Faire de la conservation dans le cadre d’une exposition publique et à côté des éléments multimédias qui accompagnent la Couverture a eu un impact sur mon travail. Au milieu d’une tâche, j’étais parfois attirée par le documentaire Recoller les morceaux et les voix qui s’y exprimaient m’aidaient à orienter mon travail. En écoutant Victor Newman, j’apprends pourquoi il y a une branche d’arbre avec des marques de scie dans la Couverture. J’observe la longue cérémonie, le paysage saisissant et l’émotion brute sur les visages d’Ellen et de Marion Newman lorsqu’elles se font couper les tresses. Je vois l’endroit où la chaussure couverte de lichens et de spores a été récupérée sur le site du pensionnat de Carcross. Son histoire me renseigne sur l’évolution de son état et sur la raison pour laquelle l’équipe de la Couverture des témoins l’a entourée de tissu rouge et d’une plante médicinale.
Travailler de cette manière fait disparaître les sentiments de distance. Je découvre intimement les qualités intangibles des pièces que j’ai sous les yeux. Cela crée un dialogue naturel et constant sur la manière de préserver au mieux les histoires qu’elles renferment en soutenant et en respectant leur durée de vie naturelle. L’émotion est à fleur de peau, à mesure que je découvre les détails qui entourent chaque panneau, fragment de meuble et photographie.
Au fil des mois passés dans la galerie, j’ai eu de nombreuses conversations avec des gens venus du Canada et de l’étranger. Ils s’approchaient de la table de travail pour me demander ce que je dépoussiérais, photographiais ou documentais. Le plus souvent, ils voulaient exprimer une pensée ou un sentiment suscité par l’œuvre. Il y a eu des jours sombres où j’ai réfléchi aux tombes anonymes et au nombre d’années qu’il a fallu pour que le grand public en prenne conscience. Il y a eu des journées pleines d’espoir, au cours desquelles on a discuté de livres et de musique en langue autochtone primés ou des prochains rassemblements de la communauté. Souvent, les gens ont fait une découverte – un chandail, un fragment de panneau, une citation – d’un lien personnel, d’une révélation ou d’un regret.
J’ai appris à aider ou à soutenir les autres, quand je le pouvais, car il m’arrivait aussi d’être submergée par l’émotion. Une fois de plus, les qualités vivantes que j’essayais de préserver étaient très visibles dans les réactions des gens à la présence physique des éléments sur la Couverture. Jour après jour, j’ai vu comment les gens étaient touchés par les pièces, les histoires qu’elles racontent et les raisons de leur présence dans nos vies.
Notre travail de conservation ne vise pas à figer la Couverture des témoins dans le temps. Les pièces physiques de la Couverture continueront à vieillir à des rythmes différents. Mais les efforts pour préserver son contenu se poursuivront, que ce soit par le biais de la conservation publique, de programmes éducatifs ou de la mise en récit numérique.
En tant que professionnelle de musée, je sais que je dispose d’outils et de ressources spécialisés, mais les matériaux culturels qui définissent notre passé et notre présent sont portés par les efforts d’équipes de personnes. Travailler sur ce projet m’a rappelé le rôle que je joue en tant que citoyenne participant à la mémoire collective. Tout le monde peut témoigner. Chacun et chacune d’entre nous peut préserver des éléments du passé et les porter vers l’avenir.
Carey Newman / Hayalthkin'geme
Je tiens à exprimer ma gratitude à l’équipe de conservation, au Musée du Manitoba et au Musée canadien pour les droits de la personne. La participation à ce projet a été incroyable, et le soin et la considération de la culture qui ont été apportés au processus étaient importants et significatifs.
En suivant des protocoles culturels vivants tout au long de la conservation et de la restauration de la Couverture des témoins, nous avons mis en œuvre les perspectives variées et uniques des peuples autochtones, en veillant à ce que ce projet cesse de perpétuer les conceptions patriarcales du colonialisme ou d’y participer.
Les efforts continus pour comprendre ces objets à travers les valeurs et les impératifs des communautés dont ils sont issus – et dans certains cas, la perspective et l’objectif des objets eux‐mêmes – embrassent et soutiennent la vitalité de la résurgence culturelle.
Ce changement de perspective déplace le regard de la pratique de la conservation, qui ne se contente plus de prendre soin des artéfacts comme de délicates reliques inanimées d’une histoire révolue, mais reconnaît leur interconnexion vivante à travers le passé, le présent et l’avenir. Elle met l’accent sur la vitalité et la vision du monde des cultures et des peuples autochtones. Elle honore le fait que nous n’avons pas seulement survécu, mais que nous continuons à évoluer et à grandir, en maintenant nos liens avec l’importance et la signification de notre culture matérielle.
Le plus important est peut‐être de reconnaître que nous sommes toujours là et que nous sommes faits de plus que nos traumatismes. Nous sommes l’aboutissement de notre résilience, de nos histoires, de notre sagesse, de nos langues, de nos cultures, de notre joie, de notre douleur, de notre beauté et des nombreuses possibilités que nous offre notre avenir.
Questions de réflexion :
Comment vos musées locaux abordent‐ils la question du colonialisme?
Où, en dehors des musées, pouvons‐nous en apprendre davantage sur le passé?
Quels sont les objets qui permettraient à quelqu’un d’autre de comprendre votre vie?
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Citation suggérée : Skylar Wall, Cindy Colford, Carolyn Sirett, Stephanie Chipilski and Carey Newman. « Prendre soin de la Couverture des témoins ». Musée canadien pour les droits de la personne. Publié le 15 mai 2023. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/prendre-soin-de-la-couverture-des-temoins