Cinq femmes que tout le monde au Canada devrait connaître

Par Matthew McRae
Publié : le 4 mars 2019

Six robes rouges sont suspendues à des cintres devant une toile de fond. Cette toile de fond montre l’image d’une forêt de bouleaux dans laquelle d’autres robes rouges sont suspendues. Visibilité masquée.

Photo : MCDP, Ian McCausland

Détails de l'histoire

Grâce aux efforts courageux de nombreuses Canadiennes, les droits de la personne ont beaucoup progressé, tant au Canada qu’à l'étranger. Leur bravoure et leur passion pour faire changer les choses ont contribué à faire du Canada ce qu’il est aujourd'hui, et leurs histoires mettent en lumière les défis auxquels les femmes continuent de faire face dans la poursuite de l’égalité des sexes et des genres. Nous vous présentons cinq de ces femmes, dont les histoires devraient être connues de tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.

Jaime Black debout devant des robes rouges suspendues à des cintres devant une toile de fond. Cette toile de fond montre l’image d’une forêt de bouleaux dans laquelle d’autres robes rouges sont suspendues. Visibilité masquée.
Jaime Black

Jaime Black devant son œuvre The REDress Project dans la galerie Les parcours canadiens, au Musée.

Photo : MCDP, Matthew Cheung

Déterminée à sensibiliser le public à la question des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées au Canada et à obtenir de l’appui pour cette cause, Jaime Black a conçu The REDress Project. Des centaines de robes rouges ont été recueillies à la suite de dons de la population, puis présentées dans des lieux publics du Canada dans le but de rappeler les nombreuses femmes et filles disparues ou tuées. Quelques‐unes de ces robes sont exposées au Musée et cette installation fait beaucoup parler d’elle. Les robes sont le point de départ d’une multitude de conversations sur la disparition et le meurtre de femmes et de filles autochtones. La population du Canada se doit d’avoir ces conversations, et l’œuvre de Jaime Black contribue à relancer le dialogue.

Marina Nemat sourit alors qu’elle se tient debout à côté d’un écran numérique de grande taille. Elle porte une veste rouge et regarde directement vers l’appareil photo. Sur l’écran, on peut voir une image montrant des personnes assises devant d’énormes colonnes de pierre. Visibilité masquée.
Marina Nemat

En novembre 2014, Marina Nemat visite l’exposition qui la concerne au Musée. 

Photo : MCDP, Lyle Stafford

Imaginez être emprisonné et torturé pour avoir dénoncé votre gouvernement – à l’âge de 16 ans! Marina Nemat n’a pas besoin de faire appel à son imagination. En 1979, elle a été arrêtée par le gouvernement iranien parce qu’elle avait assisté à des manifestations et écrit des articles sur les politiques oppressantes du nouveau gouvernement. Elle a été détenue pendant plus de deux ans à la prison d’Evin, y a été torturée et a failli y être exécutée. En 1991, Marina Nemat émigre au Canada et elle décide plus tard de raconter son expérience. Elle a écrit deux livres et se rend régulièrement à des écoles secondaires, des universités et des conférences internationales pour parler de notre droit de dénoncer l’injustice, ce qu’elle voit en fait comme un devoir. En 2007, elle a reçu le premier Prix de la dignité humaine, remis annuellement par le Parlement européen et l’association culturelle Europa 2014 afin de célébrer les personnes qui œuvrent pour un monde sans intolérance et sans injustice sociale.

Portrait en buste d’une Viola Desmond souriante. Elle porte une veste bleu pâle à motifs brodés. La veste est fermée au col par une broche en forme de main avec deux doigts écartés pour former le V de la victoire. Visibilité masquée.
Viola Desmond

Viola Desmond.

Photo : gracieuseté de Joe et Wanda Robson

Lorsqu’il est question de ségrégation, c’est-à-dire la séparation forcée des groupes raciaux, on pense habituellement aux États‐Unis et au mouvement de défense des droits civils dirigé par Martin Luther King. Cependant le Canada a aussi connu la ségrégation raciale, et Viola Desmond, une esthéticienne néo‐écossaise, a été l’une des premières personnes à la dénoncer. En 1946, Viola Desmond était déjà une femme d’affaires accomplie dans sa communauté. Au cours de cette même année, elle a refusé de quitter la section d’une salle de cinéma de New Glasgow, en Nouvelle‑Écosse, qui était réservée aux personnes blanches, ce qui a conduit à son arrestation. Elle a porté son arrestation en appel, mais elle a ensuite perdu sa cause. Toutefois, son courage continue d’être une source d’inspiration pour la défense des droits civils au Canada. Viola Desmond est de plus en plus connu au Canada. En 2010, l’ancienne lieutenante‐gouverneure de la Nouvelle‐Écosse, Mayann Francis, lui a accordé un pardon à titre posthume, retirant ainsi sa condamnation du dossier historique. En 2018, elle est devenue la première femme Canadienne à figurer sur un billet de banque canadien de circulation courante.

Photo en buste d’Huberte Gautreau. Elle est assise dans un fauteuil, porte un châle et regarde quelqu’un hors champ. Visibilité masquée.
Huberte Gautreau

Huberte Gautreau durant une entrevue accordée au Musée.

Photo : Collection d'histoires orales du MCDP, Huberte Gautreau

Acadienne francophone ayant grandi dans le petit village de Pré‑d’en-Haut, au Nouveau‑Brunswick, Huberte Gautreau a parcouru le monde pour défendre les droits des femmes et des communautés. Infirmière de profession, Huberte Gautreau a milité pour la santé et les droits de la personne dans de nombreux pays, notamment aux États‐Unis, en République démocratique du Congo, au Cameroun et au Pérou. Elle a toujours mis l’accent sur des enjeux d’importance vitale, comme les conditions sanitaires, l’eau saine, l’éducation et l’égalité des femmes. Huberte Gautreau a aussi été très active au Canada. Elle a notamment contribué à l’aménagement d’une maison d’hébergement pour femmes battues et a conseillé les gens en matière de harcèlement sexuel et sexiste, au Nouveau‑Brunswick, sa province de résidence. Aujourd’hui, elle continue de défendre les droits des femmes et d’autres groupes.

Photographie noir et blanc de Nellie McClung assise à un bureau. Elle porte un chemisier blanc et tient une plume. Sur le bureau se trouvent une lampe, un encrier et du papier. Visibilité masquée.
Nellie McClung

Nellie McClung à son bureau.

Photo : Archives du Glenbow Museum, NA1641-1

Aujourd’hui, partout au Canada, les femmes ont le droit de voter à toutes les élections. Mais ce droit n’a pas été simplement accordé aux femmes – il a dû être gagné. Nellie McClung a joué un rôle déterminant pour que le Manitoba devienne la première province canadienne à accorder le droit de vote à certaines femmes, en 1916, il y a plus d’un siècle. Toutefois, cette victoire ne représente que la pointe de l’iceberg. Nellie McClung n’a jamais cessé de défendre les droits des Canadiennes et a travaillé toute sa vie comme militante, auteure et politicienne. Elle était l’une des « Célèbres cinq », un groupe de femmes qui a convaincu les tribunaux de reconnaître enfin les femmes en tant que personnes aux yeux de la loi, en 1929.

Nellie McClung a également pris des positions qui contrevenaient aux droits de la personne. Elle a promu la pseudoscience de l’eugénisme, qui préconisait un contrôle de la reproduction sexuelle fondé sur le racisme et le capacitisme. Nellie McClung était une partisane influente de la Sexual Sterilization Act (loi sur la stérilisation sexuelle) de l’Alberta, qui a mené à la stérilisation involontaire de milliers de personnes considérées comme ayant des « déficiences mentales » jusqu’à ce que la loi soit abrogée en 1972.

Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes devraient connaître le nom de ces cinq femmes. Si nous prenons tous et toutes le temps de mentionner leurs réalisations dans nos conversations avec nos amis et notre famille, leurs histoires ne tomberont pas dans l’oubli et pourraient inspirer d’autres personnes à passer à l’action pour favoriser l’égalité des sexes et des genres. Il y a de nombreuses autres femmes remarquables au Canada et dans le monde qui se portent avec passion à la défense des droits de la personne. Lesquelles vous inspirent le plus?

Questions de réflexion :

  • Quelle femme est‐ce que j’ajouterais à une liste de défenseures des droits de la personne?

  • Quelle femme m’inspire à défendre l’égalité? Pourquoi?

  • Quels sont certains des défis auxquels les femmes doivent faire face encore aujourd’hui?

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La résistance d’une femme

Viola Desmond a inspiré le mouvement des droits de la personne au Canada quand elle a refusé de quitter son siège dans un cinéma. Et voilà qu’elle figure sur le billet de 10 $.

Un portrait de Viola Desmond encadré d'un rectangle vertical violet. Viola porte un haut blanc.

Prisoner of Tehran : A Memoir 

Auteure : Marina Nemat

Livre en anglais.

Ce livre déchirant mais triomphant raconte le courage d’une femme face à la terreur et de sa quête de liberté.

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Couverture d'un livre citant le titre en anglais "Prisoner of Tehran: A Memoir"

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Citation suggérée : Matthew McRae. « Cinq femmes que tout le monde au Canada devrait connaître ». Musée canadien pour les droits de la personne. Publié le 4 mars 2019. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/cinq-femmes-que-tout-le-monde-au-canada-devrait-connaitre