Il explique qu’en 1967, il était trop jeune pour vraiment mesurer la signification de ce qui était arrivé aux coureurs du relais, qu’on appelait les coureurs de tête. Aujourd’hui, le symbolisme est clair pour lui. « Cela reflétait vraiment la marginalisation dans laquelle notre peuple était maintenu. Nous n’étions pas considérés comme un peuple qui pourrait contribuer pleinement à la société », dit‐il.
Dave Courchene voit un contraste saisissant entre son expérience d’aujourd’hui et celle de 1967. « Aujourd’hui, c’était une pleine contribution, déclare‐t‐il. Le respect qu’apportent les Jeux d’été du Canada nous donne l’occasion de faire comprendre toute la signification de ce feu et de sa puissance. Le feu est au cœur de notre mode de vie et de nos cérémonies. »
La Flamme a été allumée la Journée nationale des Autochtones, après toute une matinée de cérémonies : cérémonie du feu, cérémonie de l’eau, chant de l’eau et prières. Le tout avait lieu à Manitou Api, un site sacré situé à environ 150 km à l’est de Winnipeg. L’aîné Dave Courchene a animé la cérémonie, en compagnie des aînés et aînées Fred Kelly, Harry Bone, Katherine Whitecloud, Florence Paynter et Mary Maytwayashing.
Huit jeunes Autochtones considérés comme des leaders dans leur communauté respective ont participé à la cérémonie. Quatre jeunes hommes ont porté le flambeau contenant le feu du site sacré, et quatre jeunes femmes ont porté chacune un récipient en cuivre rempli d’eau avant de prendre la route de Winnipeg pour la cérémonie de la Flamme du centenaire. Après avoir participé à la ranimation de la flamme de la vasque en cuivre, située devant le Palais législatif du Manitoba, le groupe s’est dirigé à l’intérieur de l’édifice pour assister à une autre cérémonie visant à ranimer l’esprit des lieux et le relier à la terre sur laquelle il est construit.
« Tout ce que nous faisons doit être fait au bénéfice de nos jeunes, a affirmé Dave Courchene aux gens assemblés en cercle. Ces jeunes se souviendront toujours du temps où ils ont pu représenter leur peuple, et son mode de vie. »
Pendant des décennies, les cérémonies autochtones comme celles qui ont eu lieu dans le cadre de la ranimation de la Flamme du centenaire étaient interdites au Canada en vertu de la Loi sur les Indiens. Cette interdiction, qui date de 1885, n’a été complètement levée qu’en 1951, lorsque l’ensemble de la Loi sur les Indiens a été révisé.
Selon Dave Courchene, les peuples autochtones du Canada n’ont pas encore pleinement droit à l’autodétermination, mais ils ont beaucoup à apporter pour assurer un avenir aux jeunes Autochtones. « Le message à transmettre, c’est que nous devons trouver une façon de vivre en paix, déclare‐t‐il. Nous espérons qu’en pénétrant dans cet édifice, nous y avons apporté un esprit de compréhension, que nous avons fait comprendre que nous ne pouvons plus continuer à vivre chez nous dans la marginalisation. Nous voulons contribuer à rendre le monde meilleur. »
Les Jeux d’été du Canada 2017 auront lieu à Winnipeg du 28 juillet au 13 août. Dave Courchene (Nii Gaani Aki Inini – L’éclaireur) est un gardien du savoir de la nation anishinaabe. Il est fondateur et aîné en chef du Turtle Lodge, au Manitoba.
Auteure
Rhea Yates a travaillé au Musée à titre de conseillère en communication et de directrice, Rayonnement numérique.