Un nombre croissant d’hommes véhiculent en ligne des idées haineuses à l’égard des femmes et des personnes transgenres et non binaires. Certaines communautés Internet encouragent et célèbrent même la violence sexiste. Comment en sommes‐nous arrivés là? Pourquoi est‐ce que certains hommes et garçons sont attirés par des influenceurs et des groupes extrémistes, et même les recherchent?
Misogynie en ligne : la « manosphère »
Un sexisme numérique extrémiste aux conséquences dangereuses dans le monde réel
Par Steve McCullough
Publié : le 12 septembre 2023
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Détails de l'histoire
La « manosphère » désigne une grande variété de groupes d’hommes actifs sur Internet et hors ligne. Nombre d’entre eux se décrivent comme luttant contre les idées progressistes (ou « woke ») sur l’égalité des sexes et des genres. Les influenceurs de la manosphère affirment souvent l’idée infondée que les hommes sont naturellement dominants. Ils déforment la biologie et l’évolution pour affirmer que les normes restrictives en matière de genre sont « naturelles »[1].
Les groupes de surveillance de l’extrémisme appellent cet ensemble d’idées la « suprématie masculine »[2]. Comme la suprématie blanche, la suprématie masculine attire les hommes qui se sentent aliénés dans un monde en mutation. Les influenceurs de la manosphère promettent aux hommes de les soutenir et de leur donner un sens. Mais ils refusent les droits et le respect aux femmes, aux personnes transgenres et aux personnes non binaires. Ils défendent également une idée étroite de la masculinité qui impose des limites nuisibles à ce que signifie être un homme.
Ces attitudes sexistes peuvent conduire au harcèlement et aux abus sexuels. Dans le pire des cas, les groupes de la manosphère encouragent la violence sexiste et célèbrent les meurtres de masse. Ces dernières années, la manosphère a gagné en popularité et en radicalité[3]. Le Service canadien du renseignement de sécurité considère désormais la misogynie violente comme une forme d’extrémisme idéologique[4]. En 2020, un jeune homme a été – pour la première fois au Canada – accusé de terrorisme dans le cadre d’une attaque violente visant des femmes[5].
Mais les influenceurs et les adeptes de la manosphère ne sont pas seulement des marginaux culturels bizarres. La plupart des croyances sexistes qui les motivent ne sont que trop répandues dans la société moderne. La manosphère prend des préjugés quotidiens et les amplifie jusqu’à des extrêmes misogynes.
Qu’entend-on par « sexisme » et « misogynie »?
Sexisme : l’idée que les femmes, les personnes transgenres et les personnes non binaires sont intrinsèquement inférieures aux hommes cisgenres.
Misogynie : Attitudes haineuses ou contrôlantes à l’égard des femmes, des personnes trans et des personnes non binaires, qui s’expriment notamment par des préjugés, des barrières et des comportements nuisibles.
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) déclare que : « la discrimination à l’encontre des femmes viole les principes de l’égalité des droits et du respect de la dignité humaine, qu'elle entrave la participation des femmes, dans les mêmes conditions que les hommes, à la vie politique, sociale, économique et culturelle de leur pays, qu’elle fait obstacle à l’accroissement du bien‐être de la société et de la famille et qu’elle empêche les femmes de servir leur pays et l’humanité dans toute la mesure de leurs possibilités »[6].
En termes simples, la discrimination, le harcèlement et la violence sexistes sont des violations des droits de la personne.
Qu’est-ce qui motive la manosphère?
Les idées sexistes et la bigoterie masculine organisée ne sont pas nouvelles. La lutte pour l’égalité des sexes et des genres se heurte depuis des décennies aux réactions négatives des personnes qui militent pour les droits des hommes. Ces personnes s’appuient souvent sur des préoccupations bien réelles :
- L’évolution de l’économie mondiale a réduit la sécurité et la disponibilité de nombreux emplois traditionnellement « masculins ».
- Les avancées en matière d’égalité des sexes et des genres et de droits 2SLGBTQI+ remettent en question et modifient les idées traditionnelles sur les rôles genrés. Certains hommes sont déstabilisés par ces changements. Ils doivent faire face à de nouvelles attentes sociales. On leur demande de partager le pouvoir et les privilèges pour la première fois.
- Les hommes présentent des taux élevés (et croissants) de problèmes de santé mentale, notamment de solitude, de dépression et de suicide.
Il s’agit là de questions complexes qui résultent de décennies de changements politiques, économiques et technologiques. Mais la manosphère met tout ça sur le dos des femmes.
Ces groupes ont en commun une fixation sur les femmes et le féminisme comme cause des problèmes personnels et sociaux des hommes. L’historien Michael Kimmel décrit cette réaction émotionnelle comme un mécontentement des hommes s’appuyant sur la croyance que tout leur est dû (« aggrieved entitlement »)[7]. Elle se produit lorsque des personnes ayant du pouvoir et des privilèges considèrent les améliorations en matière d’égalité et d’inclusion comme une perte de statut et donc comme une attaque personnelle contre elles‐mêmes.
L’affirmation courante selon laquelle il y a une « guerre contre les hommes » ignore la plupart des forces sociales, économiques et politiques qui influent sur la vie de chaque personne, quel que soit son genre. Elle ignore également les inégalités de pouvoir et les privilèges dont jouissent encore les hommes dans le monde. Il s’agit en fait d’une théorie de complot sans fondement.
Des groupes en apparence très différents de la manosphère – tels que les artistes de la drague et les incels misogynes – partagent en fin de compte des convictions misogynes similaires.
Les artistes de la drague et les « hustle bros » (frères arnaqueurs)
Le monde des pick‐up artists (PUA) est parfois appelé la « communauté de la séduction ». Il comprend des influenceurs, des entreprises et des forums qui enseignent aux hommes comment rencontrer et manipuler des femmes et avoir des relations sexuelles avec elles. Leurs tactiques incluent la manipulation émotionnelle et la coercition physique. Nombre d’entre eux encouragent tacitement le viol et les agressions sexuelles.
À la fin des années 2010, Roosh V était l’un des PUA les plus célèbres au monde. Il a auto‐publié une série de livres sur le tourisme sexuel qui ont été qualifiés de « guides du viol »[8]. Son forum Internet, Return of Kings, était truffé de misogynie, de racisme et d’antisémitisme. Roosh V a fait les gros titres en 2015 lorsqu’il a écrit un article sur la légalisation des agressions sexuelles.
Ces dernières années, les artistes de la drague ont cédé la place aux « hustle bros » ou « frères arnaqueurs ». Ces influenceurs allient des conseils misogynes en matière de relations à des combines pour s’enrichir rapidement.
Pendant la pandémie de COVID‐19, Andrew Tate est apparu comme le nouveau visage représentant les « hustle bros » de la manosphère. Il a été exclu de TikTok, de YouTube et d’autres plateformes pour avoir prôné la violence à l’égard des femmes. Malgré cela, ses vidéos ont été visionnées des milliards de fois. Andrew Tate présente et vend un modèle de masculinité hyper‐macho. Sa version de la suprématie masculine met l’accent sur la violence, la richesse et la compétitivité.
Comme Roosh V et d’autres PUA, Andrew Tate exprime une franche hostilité à l’égard des femmes. Il s’identifie ouvertement comme un misogyne[10]. Il nie la capacité d’action et l’humanité des femmes. Il prône la violence contre les femmes et minimise la gravité des agressions sexuelles[11]. En 2022, la police roumaine a arrêté Andrew Tate pour trafic d’êtres humains, agression sexuelle et exploitation de femmes à des fins pornographiques[12]. Il n’est pas le seul à être accusé d’actes criminels sexistes. D’autres artistes de la drague ont aussi été condamnés pour avoir filmé illégalement des femmes, pour viol et pour avoir menacé des femmes de violence et de meurtre.
Ces personnes gagnent littéralement de l’argent en profitant de l’insécurité et de l’inexpérience des jeunes hommes. Ils vendent des abonnements, des cours et des produits. Roosh V a vendu des livres et des ateliers. Andrew Tate est encore plus agressif lorsqu’il s'agit d’exploiter ses adeptes à des fins lucratives. Il a créé un site de mentorat pour collecter des frais d’abonnement élevés. Ce site fonctionne comme un système pyramidal, récompensant les membres qui en recrutent d’autres[13].
La façon d’aborder la vie des « frères arnaqueurs » transforme les autres hommes en adversaires et les femmes en objets. Les influenceurs découragent les hommes de nouer des liens sociaux significatifs et de développer une vie émotionnelle saine. Au lieu de cela, ils promeuvent un mythe machiste de silence et d’agressivité. Cela peut aggraver les problèmes personnels qui attirent les hommes vers la manosphère.
La manosphère prétend fournir aux hommes des outils pour réussir professionnellement et sexuellement. Mais les idées qu’elle propose sont dommageables à la fois pour les hommes et pour les femmes qu’elle traite comme des cibles à conquérir et à abuser.
Les incels misogynes
La culture des incels s’est développée en réaction à la communauté des artistes de la drague. L’un des premiers forums incel les plus importants (fermé depuis) était PUAhate.com. Les PUA pensent que l’apprentissage de techniques spéciales permet de multiplier les conquêtes sexuelles. En revanche, les incels se considèrent comme condamnés à la solitude et à la misère. C’est ce qui a rendu la culture incel particulièrement haineuse.
Le mot « incel » est une contraction de « involuntary celibate » (célibataire involontaire). Les incels sont presque exclusivement des hommes hétérosexuels qui n’ont pas réussi à établir des relations avec des femmes. Nombre d’entre eux découvrent les forums et les sites Web incel alors qu’ils cherchent un soutien pour leurs sentiments de tristesse et d’aliénation. De là, ils sont entraînés dans un monde de désespoir et de colère.
La culture incel est violemment antiféministe et misogyne. Les incels décrivent souvent les femmes comme des objets de désir sous‐humains qu’ils détestent et à qui ils en veulent parce que, selon eux, le féminisme a donné aux femmes le pouvoir sur le sexe et la vie romantique.
Beaucoup d’incels s’identifient comme « black‐pilled » (ayant avalé la « pilule noire »), une intensification de la métaphore de la « pilule rouge ». Ils pensent que l’attirance sexuelle et romantique est purement physique et déterminée par la génétique. Ils se considèrent comme condamnés à une solitude permanente en raison de leur apparence physique. Cette perspective les conduit à se sentir désespérés, inférieurs et victimes. Ils l’expriment souvent par des propos abusifs et misogynes et par de violents fantasmes de vengeance en ligne[14].
Certains incels se tournent vers leur communauté pour se soutenir mutuellement, mais beaucoup d’entre eux sont très cruels les uns envers les autres. Les commentaires sur les forums incel comprennent souvent des attaques personnelles et des insultes. Les membres s’encouragent régulièrement à se suicider. De nombreux messages et commentaires expriment un désir de vengeance à l’égard des femmes et de la société, sous la forme de viols et de meurtres généralisés.
Une petite minorité d’incels a mis en pratique ces idées violentes. Des incels auto‐identifiés ont tué plus de 50 personnes au Canada et aux États‐Unis depuis 2014[15]. Il y a eu au moins quatre incidents de meurtres par des incels au Canada. Le plus meurtrier a été l’« attaque à la fourgonnette » de 2018 à Toronto, qui a tué huit femmes et deux hommes. Beaucoup de ces meurtriers réclament explicitement un soulèvement violent des incels. Ils s’inspirent également d’anciens meurtriers de masse incels. Les auteurs de ces meurtres sont régulièrement loués sur les forums incel et considérés comme des « saints » à imiter.
Recrutement et radicalisation
Peu d’hommes décident de devenir des misogynes haineux. Ils découvrent souvent des groupes de la manosphère en ligne parce qu’ils recherchent de l’aide et une communauté. Mais les algorithmes qui déterminent ce que nous voyons sur les plateformes de médias sociaux peuvent présenter aux utilisateurs des contenus de plus en plus radicaux. Les hommes qui cherchent simplement du soutien peuvent se retrouver face à des idées de plus en plus extrêmes.
Il suffit de peu pour qu’une personne en quête de réponses ou d’un sentiment d’appartenance se laisse entraîner. Les hommes sont poussés vers des groupes marginaux lorsqu’ils se sentent rejetés et exclus par leurs pairs et par la société en général. Le fait d’être accueilli et validé par la manosphère est un puissant facteur d’attraction qui peut mettre les hommes sur la voie de la radicalisation.
La manosphère recrute aussi activement des jeunes hommes vulnérables. Les termes « red pilling » et « black pilling » (avaler une pilule rouge ou noire) décrivent la pratique consistant à initier les nouveaux venus aux idées extrémistes. Les suprémacistes masculins préparent et recrutent de nouveaux adeptes en ligne, notamment sur les forums de musculation et les retransmissions en direct de jeux vidéo.
Les influenceurs de la manosphère offrent un soutien pseudo‐scientifique et mythique impressionnant à leurs croyances. Ils peuvent être convaincants et charismatiques. Leurs messages conspirationnistes tentent de transformer les sentiments de tristesse et de confusion en colère et en agressivité. Leur logique et leurs solutions sont construites sur le déni des droits et de l’humanité des femmes, des personnes trans et des personnes non binaires. Cela peut conduire les hommes à commettre des actes de harcèlement, d’abus et de violence.
S’échapper de la manosphère
Les gens quittent ces communautés, mais souvent avec difficulté. En avril 2023, un modérateur de longue date d’un forum incel a annoncé qu’il démissionnait parce qu’il avait une copine. La réaction du groupe – ses supposés pairs – a été furieuse[16].
Au moins deux forums Reddit – r/IncelExit et r/ExRedPill – soutiennent les hommes qui quittent la manosphère. D’anciens membres offrent leur soutien et des conversations aux hommes qui remettent en question leur vision misogyne du monde[17]. Des animateurs qui diffusent sur Twitch et YouTube et qui remettent en question les mythes et les croyances de la « pilule rouge » offrent également à certains hommes une voie de sortie de la radicalisation[18]. Quand il s’agit de parler d’identité et de misogynie, la personne qui transmet le message a son importance. Les anciens misogynes et les autres hommes peuvent et doivent jouer un rôle important dans les conversations sur la masculinité, l’égalité et le bien‐être.
Les spécialistes en recherche préconisent diverses améliorations réglementaires et techniques afin de réduire la portée et la nocivité des contenus radicaux et haineux sur Internet. Il a été démontré que le simple fait d’interdire les utilisateurs qui tiennent des propos haineux – la déplateformisation – réduisait leur portée. YouTube a ajusté ses algorithmes en 2019 pour réduire la radicalisation, avec un succès mitigé[19]. Et toutes les plateformes sociales devraient proposer des politiques de contenu respectueuses des droits de la personne, soutenues par des outils de signalement et de blocage robustes.
Les interventions préventives comprennent des programmes scolaires portant sur les identités de genre et les relations saines. Ces programmes permettent aux garçons et aux jeunes hommes d’explorer et d’exprimer leurs sentiments et leurs expériences quant au type d’homme qu’ils souhaitent devenir en grandissant. Ils peuvent se pencher sur les questions, les hypothèses et les mythes concernant la masculinité et le genre.
Agir contre la suprématie masculine, c’est aussi résister aux actes quotidiens de misogynie. Une grande partie de la suprématie masculine est différente en intensité, mais pas en nature, du sexisme quotidien au Canada. Bon nombre d’influenceurs et d’experts populaires ressemblent beaucoup aux communautés PUA et incel lorsqu’ils parlent d’une hiérarchie des sexes strictement définie et basée sur la domination masculine. Remettre en question les préjugés sexistes nous aide à reconnaître et à accueillir une plus grande variété d’identités sexuelles et de genre. Cela inclut les nombreuses et diverses façons d’être un homme.
Se libérer de la misogynie
Le message de la suprématie masculine va de l’objectivation déshumanisante aux propos haineux visant à réprimer et à attaquer les femmes, les personnes transgenres et les personnes non binaires. Certains hommes qui croient en ces messages commettent des crimes allant jusqu’au meurtre de masse. Même lorsque les choses ne vont pas aussi loin, la fausse croyance selon laquelle les hommes sont intrinsèquement supérieurs et dominants conduit au harcèlement et à la violence au quotidien. Les actions et les idées de la manosphère contraignent et menacent la vie des femmes[20].
Les idées suprémacistes masculines nuisent également aux hommes qui y croient. Les hommes d’aujourd'hui souffrent de plus en plus de maladies mentales, notamment de dépression et d’anxiété. De nombreux jeunes hommes souffrent d’insécurité et de solitude, mais ne savent pas comment demander de l’aide ou surmonter leurs difficultés. Les valeurs masculines rigides défendues par la manosphère exigent qu’ils restent indépendants et stoïques à tout prix. Ils se retrouvent donc isolés et souffrent en silence[21].
Il existe des alternatives à la vision sombre et néfaste de la manosphère, qui considère la vie humaine comme une compétition permanente. Le défi féministe à la subordination des femmes est aussi une source de possibilités pour les hommes. Nous, les hommes, pouvons trouver une liberté, une communauté et une identité en échappant aux stéréotypes de genre et aux traditions qui nous limitent. Les hommes n’ont pas besoin de déshumaniser et de contrôler les autres pour trouver leur autonomie et un sens à leur vie.
Ressources
Divers programmes existent au Canada pour offrir aux garçons et aux hommes des outils leur permettant de développer un sens de soi sain et une bonne relation avec les identités de genre. Les parents et les enseignant·e·s peuvent également trouver des rapports utiles et des guides pratiques pour parler du genre et de la misogynie.
- Next Gen Men : https://www.nextgenmen.ca/
- WiseGuyz : https://www.centreforsexuality.ca/programs-services/wiseguyz/
- MANifest change : https://www.manifestchange.ca/
- Healthy Relationships for Youth : https://awrcsasa.ca/prevention-education/healthy-relationships-for-yout…
- Empreinte – Agir ensemble contre les agressions à caractère sexuel : http://www.programmeempreinte.com/fr/pour-les-jeunes/
- Campagne White Ribbon : https://www.whiteribbon.ca/
- Campagne Moose Hide : https://moosehidecampaign.ca/
Questions de réflexion :
À quelle fréquence est‐ce que je fréquente des personnes ayant différentes identités de genre et de sexualité?
Qui sont mes modèles en matière d’identité de genre?
Où et comment ai‐je appris ce que sont le genre et la sexualité?
Références
Passer à la fin des références
- Un exemple parmi tant d’autres, où un expert aborde les simplifications et les erreurs dans les affirmations générales d’un influenceur au sujet de la biologie et de la société : Leonor Gonçalves, « Le psychologue Jordan Peterson affirme que les homards aident à expliquer pourquoi les hiérarchies humaines existent – est‐ce le cas? », The Conversation, 24 janvier 2018. https://theconversation.com/psychologist-jordan-peterson-says-lobsters-help-to-explain-why-human-hierarchies-exist-do-they-90489 Retour à la citation 1
- Southern Poverty Law Center, « Male Supremacy », https://www.splcenter.org/fighting-hate/extremist-files/ideology/male-supremacy Retour à la citation 2
- Tanya Basu, « The ‘manosphere’ is getting more toxic as angry men join the incels », MIT Technology Review, 20 février 2020. https://www.technologyreview.com/2020/02/07/349052/the-manosphere-is-getting-more-toxic-as-angry-men-join-the-incels/; Horta Ribeiro, M et al, « The Evolution of the Manosphere across the Web », Proceedings of the International AAAI Conference on Web and Social Media, 15.1, 196–207. https://doi.org/10.1609/icwsm.v15i1.18053 Retour à la citation 3
- Service canadien du renseignement de sécurité, Rapport public du SCRS 2020, avril 2021. https://www.canada.ca/fr/service-renseignement-securite/organisation/publications/rapport-public-2020.html Retour à la citation 4
- Cédric Lizote, « Un mineur, accusé de meurtre et de terrorisme, serait un incel », Radio‐Canada, 19 mai 2020. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1704307/mineur-accuse-meurtre-terrorisme-incel Retour à la citation 5
- Nations Unies, Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-elimination-all-forms-discrimination-against-women Retour à la citation 6
- Michael Kimmel, Angry White Men : American Masculinity at the End of an Era, New York, Nation Books, 2013. Retour à la citation 7
- [Avertissement sur le contenu : agression sexuelle, langage déshumanisant, sexuellement explicite.] David Futrelle, « Are Roosh V’s ‘Bang’ books how‐to guides for rape? », We Hunted the Mammoth, 15 août 2015. https://www.wehuntedthemammoth.com/2015/08/14/are-roosh-vs-bang-books-how-to-guides-for-date-rape/ Retour à la citation 8
- ICI Radio‐Canada, « Protestation contre la venue à Montréal d’un blogueur qui banalise le viol », 4 août 2015. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/732485/roosh-v-blogueur-controverse-viol-misogyne-montreal Retour à la citation 9
- Patrick Lagacé, « Andrew Tate, décrypté », La Presse, 21 juin 2023. https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2023–06-21/andrew-tate-de… Retour à la citation 10
- Dodgson, Lindsay, « Andrew Tate’s biggest legal challenge will be his own statements on rape and exploitation, lawyer says. There are a lot », Insider, 13 janvier 2023. https://www.insider.com/andrew-tate-how-own-statements-now-huge-legal-problem-2023–1 Retour à la citation 11
- E.J. Dickson, « Leaked Texts Show Andrew Tate’s Alleged Trafficking Tactics », Rolling Stone, 25 juillet 2023. https://www.rollingstone.com/culture/culture-features/andrew-tate-coerced-women-sex-work-leaked-texts-1234794138/ Retour à la citation 12
- Caolán Magee, « I went inside Andrew Tate’s Hustler University – where ‘Gs’ celebrate making $11 », The Independent, 27 janvier 2023. https://www.independent.co.uk/news/world/europe/andrew-tate-news-hustler-university-prison-b2270271.html Retour à la citation 13
- Megan Kelly, Alex DiBranco, Dr. Julia R. DeCook, Misogynist Incels and Male Supremacism, New America, 18 février 2021. https://www.newamerica.org/political-reform/reports/misogynist-incels-and-male-supremacism/; Marc‐André Sabourin, « Voyage au cœur de la manosphère », L’actualité, 9 octobre 2019. https://lactualite.com/societe/voyage-au-coeur-de-la-manosphere/ Retour à la citation 14
- Laura Bates, Men Who Hate Women : From Incels to Pickup Artists, Napierville, Ill., Sourcebooks, 2021. Retour à la citation 15
- Miles Klee, « The ‘LeBron James of Incels’ Swears He Has a Girlfriend Now — He Just Can’t Prove It ». Rolling Stone, 27 avril 2023. https://www.rollingstone.com/culture/culture-features/incel-civil-war-girlfriend-komesarj-1234724278/ Retour à la citation 16
- Sophia Smith Galer, « Could these subreddits save incels? », VICE News, 22 mars 2023. https://www.vice.com/en/article/jg5xbg/could-these-subreddits-save-incels Retour à la citation 17
- Juge Monir Mooghen, Up Next : The Manosphere, YouTube’s Anti‐Feminist Communities’ Power to Radicalise and How to Prevent It, thèse de maîtrise, Aalborg University, 2021; Zoran Bogdanovic, « How I Was Red‐Pilled and Survived It : Three men recount their journeys beyond the lure of radical politics », VICE News, 5 avril 2023. https://www.vice.com/en/article/5d3n4z/red-pill-radicalisation-men-who-overcame-it Retour à la citation 18
- Kavin Roose, « The Making of a YouTube Radical », New York Times, 8 juin 2019. https://www.nytimes.com/interactive/2019/06/08/technology/youtube-radical.html; Tanya Basu, « YouTube’s algorithm seems to be funneling people to alt‐right videos », MIT Technology Review, 29 janvier 2020. https://www.technologyreview.com/2020/01/29/276000/a‑study-of-youtube-comments-shows-how-its-turning-people-onto-the-alt-right/ Retour à la citation 19
- Le lien entre les attitudes misogynes et la violence est bien connu depuis des décennies. Voir : Jacquelyn Campbell, « Misogyny and homicide of women », Advances in Nursing Science, vol. 3, no 2, 1981, p. 67–85. doi : 10,1097/00012272–198101000–00007. https://www.nlm.nih.gov/exhibition/confrontingviolence/materials/OB11560.pdf Retour à la citation 20
- Brian Heilman, Gary Barker, Alexander Harrison, The Man Box : A Study on Being a Young Man in the US, UK, and Mexico, Washington, DC et Londres : Promundo‐US et Unilever. 2017. https://www.equimundo.org/wp-content/uploads/2017/03/TheManBox-Full-EN-Final-29.03.2017-POSTPRINT.v3-web.pdf Retour à la citation 21
Citation suggérée
Citation suggérée : Steve McCullough. « Misogynie en ligne : la « manosphère » ». Musée canadien pour les droits de la personne. Publié le 12 septembre 2023. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/misogynie-en-ligne-la-manosphere