L'impact de la guerre sur les enfants dans le monde

Notre responsabilité de les protéger et de les écouter

Par Shelly Whitman Ph. D.
Publié : le 10 mai 2024

Peinture blanche se décollant d'un mur brun. Visibilité masquée.

Photo par Rahul Jha de Unsplash

Détails de l'histoire

Les enfants ont toujours été touchés par les conflits armés et la situation ne s’améliore pas. Selon Save the Children, en 2022, environ 452 millions d’enfants – soit un enfant sur six de la planète – vivaient dans des zones touchées par des conflits. En 2024, nous serons témoins d’un nombre sans précédent d’attaques contre des enfants dans des contextes de conflits armés. L’article de Simon Tisdall paru dans The Guardian[1] en février 2024 résume bien la situation : « Le monde fait la guerre à ses enfants, en se moquant éperdument du droit international. »

Il y a quelque chose d’émouvant dans la célébration de la fête des Mères, une journée dont les débuts aux États‐Unis sont attribués à Anna Jarvis lorsqu’elle a envoyé 500 œillets blancs à une église de sa ville natale en mémoire de sa mère, Ann Jarvis.

Anna s’est inspirée du souhait de sa mère de voir naître une journée commémorant les mères pour « les services inégalables qu’elles rendent à l’humanité dans tous les domaines de la vie »[2]. C’est grâce à une proclamation signée par le président des États‐Unis de l’époque, Woodrow Wilson, que la fête des Mères telle que nous la connaissons en Amérique du Nord a vu le jour.

Ann Jarvis a eu 13 enfants, dont 4 seulement ont survécu jusqu’à l’âge adulte – une réalité courante, bien que tragique, de la vie au début des 19e et 20e siècles dans la région des Appalaches, aux États‐Unis, où elle vivait[3]. Si la joie qu’apportent les enfants aux mères est incomparable, il en va de même de l’incommensurable douleur qui accompagne la perte d’un enfant, que ce soit à cause d’une maladie, d’un acte du destin ou, comme nous le voyons trop souvent autour de nous, à cause d’un conflit ou d’une guerre.

Efforts internationaux de protection de l’enfance

Depuis plus de 150 ans, le droit international humanitaire et les lois de la guerre établissent une distinction entre les personnes civiles et les personnes combattantes. Pendant plus d’un siècle, le droit normatif a supposé que les enfants, définis comme toute personne âgée de moins de 18 ans, étaient des civils. Cependant, depuis la fin des années 1980, le droit international a expressément reconnu la vulnérabilité des enfants en temps de guerre comme en temps de paix et s’est efforcé de la protéger. Voici quelques exemples de ces instruments juridiques internationaux clés : la Convention relative aux droits de l’enfant (1989), la Charte africaine des droits et du bien‐être de l’enfant (1990), la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants (2000) et le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés (2002). Il convient également de noter que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale inclut l’interdiction de la conscription et de l’enrôlement des enfants dans sa définition des crimes de guerre.

En 1996, l’Organisation des Nations unies (ONU) a instauré un mandat concernant les enfants et les conflits armés afin de renforcer la protection des enfants dans les situations de conflit armé et a recommandé la nomination d’un·e représentant·e spécial·e du Secrétaire général (RSSG) chargé·e de diriger les efforts de l’ONU en vue de prévenir les violations graves des droits des enfants dans les conflits armés (A/RES/51/77).

La première résolution sur les enfants et les conflits armés, adoptée en 1999, a identifié six violations graves qui touchent le plus les enfants en temps de guerre, à savoir :

  • les meurtres et les mutilations d’enfants;
  • le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et des groupes armés; 
  • les viols et autres violences sexuelles sur les enfants;
  • les enlèvements d’enfants;
  • les attaques contre les écoles et les hôpitaux;
  • le refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire. (UNICEF 2022)

Chaque année, le Secrétaire général des Nations Unies publie un rapport annuel sur les enfants et les conflits armés qui compile les données recueillies par le Mécanisme de surveillance et de communication de l’information des Nations Unies[4] sur ces violations graves. Dans ce rapport, les États et les acteurs non étatiques qui violent l’une des six violations graves commises contre les enfants sont répertoriés et peuvent faire l’objet de sanctions de la part du Conseil de sécurité des Nations Unies. 

Grâce aux efforts du Bureau de la RSSG des Nations Unies pour le sort des enfants en temps de conflits armés, les États membres des Nations Unies et les agences non gouvernementales ont fait pression pour compléter la résolution 1612 du Conseil de sécurité des Nations Unies en amplifiant davantage les efforts visant à lutter contre les six violations graves. La Déclaration sur la sécurité dans les écoles (2015) et les Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants-soldats (2017) en sont deux exemples. 

Les impacts des conflits armés sur les enfants sont multiples et ont des conséquences à long terme au‐delà de la durée du conflit armé. Lorsque les enfants sont exposés à un conflit armé, que l’accès à l’aide humanitaire leur est refusé, qu’ils sont déplacés de leur foyer et de leur famille et qu’ils ne peuvent pas accéder à une éducation, les ramifications ont un impact sur l’enfant à titre individuel et, parallèlement, sur le développement des communautés et la croissance économique, tout en perpétuant les cycles d’insécurité et de violence.

Un dessin abstrait avec des formes angulaires dans des tons de beige, de gris, de noir et de blanc. Deux enfants à l’air triste sont au premier plan; l’enfant de gauche tient un avion-jouet tandis que l’enfant de droite tient un ours en peluche. Ils sont entourés de deux mitrailleuses et de grandes silhouettes de personnes en uniforme qui se profilent derrière eux.

« Sans titre » par Bîstyek, artiste kurde de Winnipeg qui a quitté la Syrie à l’âge de 16 ans. 

Peinture de Bîstyek

La vulnérabilité unique des enfants dans les conflits armés

Il est urgent d’améliorer notre compréhension des contextes fragiles qui menacent les enfants, augmentent leur vulnérabilité à la violence extrême et à l’insécurité, et réduisent leur capacité à avoir une influence positive sur la paix et la sécurité dans le monde. Conséquence directe des conflits armés, les enfants sont soumis à des déplacements forcés, à l’insécurité alimentaire, au manque d’accès à une éducation et à des soins de santé de qualité, à des taux de chômage élevés et à des violences directes qui causent des dommages physiques et psychologiques à long terme et les privent effectivement de leur enfance. Les études de cas présentées ci‐dessous illustrent des exemples actuels de ces impacts particuliers sur les enfants en situation de conflit armé.

Gaza – les enfants sous les feux croisés, le manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé

En juin 2023, le Secrétaire général des Nations Unies a exprimé sa profonde inquiétude quant au nombre d’enfants tués et mutilés par les forces israéliennes au cours des hostilités. L’utilisation de munitions réelles lors d’opérations de maintien de l’ordre, où des enfants sont souvent présents, a toujours été très préoccupante. Cela renvoie à des préoccupations de longue date concernant les violations des droits des enfants à Gaza. La réponse militaire israélienne aux attaques du Hamas du 7 octobre – qui ont entraîné la mort de 1 200 personnes israéliennes[5], dont 38 enfants, et l’enlèvement de 42 autres enfants d’Israël vers la bande de Gaza[6] – n’a fait qu’exacerber une situation déjà grave. Comme l’a déclaré James Elder, de l’UNICEF, deux mois après le début de la guerre actuelle : « Au cours de mes vingt années passées à l’UNICEF, à voyager d’une crise humanitaire à l’autre – des famines aux inondations et des zones de guerre aux camps de réfugiés – je n’ai tout simplement jamais vu une telle dévastation et un tel désespoir qu’à Gaza[7]. »

Des hommes portant des chemises noires retirent le corps d’un enfant des décombres.

Les enfants de Gaza subissent l’essentiel du conflit entre Israël et le Hamas.

Photo : Reuters, photographie par Yasser Qudih

Toutes les parties à ce conflit doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et veiller à ce que les personnes civiles, y compris les enfants, ne soient pas prises pour cible pendant les hostilités et à ce que toutes les précautions nécessaires soient prises pour les protéger. Au début avril 2024, l'organisme Save the Children a relaté que quelque 26 000 enfants – soit plus de 2 % de la population enfantine totale de Gaza – avaient été tués ou blessés depuis l’attaque contre Israël le 7 octobre et l’assaut contre Gaza qui a suivi[8]. En conséquence directe de la guerre, de nombreux enfants sont devenus orphelins et vivent désormais seuls, se débrouillant par eux‐mêmes et avec d’autres[9]. L’UNICEF rapporte qu’au moins 53 des 563 bâtiments scolaires de Gaza ont été détruits. Près de 90 % des écoles ont été endommagées[10].

Soudan – déplacements forcés, manque d’éducation et insécurité alimentaire

La guerre la plus récente au Soudan a débuté le 15 avril 2023. La malnutrition généralisée, la plus grande crise de déplacement d’enfants au monde et un système de santé en ruine menacent de tuer bien plus d’enfants que le conflit armé lui‐même. Les chiffres sont parlants. Selon une déclaration de l’UNICEF datant d’avril 2024[11], la moitié de la population soudanaise, soit quelque 25 millions de personnes, a besoin d’une aide humanitaire vitale. Ce chiffre comprend 8,6 millions de personnes déplacées, à l’intérieur du pays ou au‐delà de ses frontières, dont quatre millions d’enfants. La violence actuelle a également eu un coût humain dévastateur, avec la perte de plus de 14 000 vies innocentes. Des milliers de personnes ont été tuées et blessées, et d’innombrables autres sont exposées à de graves violations des règles de protection, y compris la violence sexuelle et le recrutement dans les conflits.

Deux enfants vus de dos, les bras passés sur les épaules l’un de l’autre. Celui de gauche porte un uniforme vert militaire avec un insigne du Sud-Soudan sur le bras droit et l’autre porte un uniforme beige. Tous deux portent un chapeau assorti à leur uniforme.

Deux jeunes enfants‐soldats sud‐soudanais.

Photo : © UNICEF / Rich

La plupart des écoles étant fermées ou ayant du mal à rouvrir dans tout le pays, 19 millions d’enfants en âge d’être scolarisés risquent d’être privés d’éducation, en violation de la Convention relative aux droits de l’enfant et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que des constitutions de l’État. James Elder, porte‐parole de l’UNICEF, a déclaré : « C'est au Soudan que l’on assiste au plus grand déplacement d’enfants au monde. Quatre millions d’enfants sont déplacés. Cela représente 13 000 enfants par jour pendant 300 jours[12]. » C’est sans précédent et trop souvent, dans le contexte concurrentiel des tragédies, ignoré dans les priorités de la communauté internationale.

Colombie – violence armée, recrutement d’enfants et traite des personnes

Après plus d’un demi‐siècle de guerre, l’existence de l’Initiative de paix totale du gouvernement colombien est un développement positif. Malgré cela, le conflit et les déplacements persistent, 7,7 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire et, parmi eux, 3,1 millions ont un besoin urgent. Le nombre de personnes déplacées a augmenté de 50 % depuis 2021, touchant 7,2 millions de personnes dans les régions rurales, avec un impact particulier sur les enfants[13].

En 2023, la Colombie s’est efforcée de protéger les enfants et les adolescent·e·s contre la violence et l’exploitation. Le recrutement d’enfants dans les groupes armés, en particulier dans les régions à forte population autochtone, demeure élevé. Les Nations Unies ont vérifié 208 cas (35 % de filles, 65 % de garçons) entre janvier et septembre 2023, contre 130 cas en 2022. Les enfants autochtones constituaient près de la moitié (48 %) de ces cas, le département du Cauca enregistrant le taux le plus élevé (38 %). La Colombie se trouve dans une situation géographique unique, marquée par l’histoire des conflits armés, les flux migratoires dus à la violence armée dans les États voisins tels que le Venezuela, économiquement dévasté, et l’impact du commerce mondial de la drogue et des réseaux de traite des personnes. En conséquence, les enfants continuent d’être touchés non seulement par les conflits armés, mais aussi par la violence armée extrajudiciaire.

Un mur extérieur couvert de graffitis et d’affiches montrant des visages d’enfants et de jeunes avec du texte. En arrière-plan, un paysage urbain dans ce qui ressemble à une place de marché.

« Je cherche ma famille » – affiches de jeunes personnes déplacées de leur famille à Bogota, en Colombie.

Photo : Getty Images, photographie par Jeff Greenberg

L’un des effets les plus dévastateurs de la poursuite du conflit armé est le ciblage stratégique des enfants pour la traite et les milices, et l’impact que cela a sur leurs familles. La société civile a réagi en qualifiant cette pratique de « disparition » d'une personne, ou de « desapareciendo », de violation explicite des droits de la personne.

Faire participer les enfants à leur avenir

Les enfants ont le droit fondamental de participer aux processus décisionnels qui concernent leur bien‐être. Trop souvent, les enfants de moins de 18 ans ne sont pas considérés comme parties prenantes des efforts déployés en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde. Il est nécessaire de prévenir l’implication des enfants dans les conflits armés et leur exposition à ceux‐ci, ainsi que de déployer des efforts concertés pour travailler directement avec les enfants et les jeunes à la construction et au maintien de la paix, afin de briser les cycles intergénérationnels de la violence armée.

Nous devons recadrer notre façon de concevoir la participation et la protection des enfants. Comprendre et inclure les perspectives des enfants en matière de paix et de sécurité peut contribuer à les responsabiliser en tant que vecteurs de changement, apporter des solutions diverses à des problèmes complexes et nous aider à remédier aux conséquences à long terme des conflits armés qui ont un impact sur l’identité, l’appartenance et les liens des enfants avec leur famille et leur communauté. Le défi de soutenir la participation des enfants n’est pas lié à leur manque de capacité, mais au manque d’imagination des adultes pour penser au‐delà des approches traditionnelles de la paix et de la sécurité. L’instauration d’une paix et d’une sécurité durables nécessite une nouvelle approche qui tienne compte des défis uniques auxquels les enfants sont confrontés avant, pendant et après les conflits et qui reconnaisse que les perspectives et la protection des enfants sont au cœur de notre humanité.

Questions de réflexion :

  • De quelles manières la guerre viole‐t‐elle les droits des enfants dans le monde?

  • Que peuvent nous apprendre les enfants sur la vulnérabilité, la force et l’espoir?

  • Pourquoi les lois sur les droits des enfants ne réussissent‐elles pas à les protéger?

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Références

Passer à la fin des références

  1. Simon Tisdall. « The world is waging war on its children, in an obscene mockery of international law », The Guardian, 10 février 2024. https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/feb/10/the-world-is-wagi… Retour à la citation 1
  2. Olivia B. Waxman. « The Surprisingly Sad Origins of Mother’s Day », Time, 25 avril 2018. https://time.com/4771354/mothers-day-history-origins/ Retour à la citation 2
  3. Ibid. Retour à la citation 3
  4. Nations Unies. Report of the Special Representative of the Secretary General for Children and Armed Conflict (A/77/143), 27 juillet 2022. https://reliefweb.int/report/world/report-special-representative-secretary-general-children-and-armed-conflict-a77143-enar  Retour à la citation 4
  5. Daniel Byman, Riley McCabe, Alexander Palmer, et al. « Hamas’s October 7 Attack : Visualizing the Data », Center for Strategic & International Studies. https://www.csis.org/analysis/hamass-october-7-attack-visualizing-data Retour à la citation 5
  6. Times of Israel. « 38 children were killed, 20 orphaned on Oct. 7 : ‘The state did not pass the test of protecting them.’ » https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/38-children-were-killed-20-orphaned-on-oct-7-the-state-did-not-pass-the-test-of-protecting-them/ Retour à la citation 6
  7. UNICEF. « Bearing witness : No safety for children in Gaza », 15 décembre 2023. https://www.unicef.org/blog/bearing-witness-no-safety-children-gaza Retour à la citation 7
  8. Save the Children. « Over 2% of Gaza’s Child Population Killed or Injured in Six Months of War », 24 avril 2024. https://www.savethechildren.net/news/over-2-gaza-s-child-population-killed-or-injured-six-months-war Retour à la citation 8
  9. Save the Children. « Gaza : Aid Workers Find Ghost Town and Children Living Amid Rubble in Khan Younis », 25 avril 2024. https://www.savethechildren.net/news/gaza-aid-workers-find-ghost-town-andchildren-living-amid-rubble-khan-younis Retour à la citation 9
  10. UNICEF, Rapport de la situation humanitaire no 23 (période visée par le rapport : 4 au 17 avril 2024). https://www.unicef.org/sop/reports/unicef-state-palestine-escalationhumanitarian-situation-report-no23 Retour à la citation 10
  11. United Nations Sustainable Development Group. « The Legacy of Sudan’s Year of War », 15 avril 2024. https://unsdg.un.org/latest/stories/legacy-sudan%E2%80%99s-year-war#  Retour à la citation 11
  12. UNICEF. Voici un résumé des propos tenus par James Elder, porte‐parole de l’UNICEF – à qui cette citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse qui s’est tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève, 9 février 2024. https://www.unicef.org/mena/press-releases/summary-what-was-said-unicefspokesperson-james-elder-press-briefing-Geneva Retour à la citation 12
  13. UNICEF. Country Office Annual Report 2023 – Colombia, sans date. https://www.unicef.org/media/152361/file/Colombia-2023-COAR.pdf Retour à la citation 13

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Citation suggérée

Citation suggérée : Shelly Whitman Ph. D.. « L'impact de la guerre sur les enfants dans le monde ». Musée canadien pour les droits de la personne. Publié le 10 mai 2024. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/limpact-de-la-guerre-sur-les-enfants-dans-le-monde

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