Nelson Mandela a passé 27 ans en prison pour s’être opposé au régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Soumis à de dures conditions visant à briser sa volonté, il refuse d’abandonner ses tentatives pour réaliser l’égalité pour tous et toutes.
Malgré le terrible sacrifice personnel que constitue l’emprisonnement, Mandela continue à agir en leader et mobilise les autres prisonniers. Après sa libération, il participe aux négociations visant à mettre un terme à l’apartheid et devient le premier président d’Afrique du Sud à avoir été élu démocratiquement.
Voici l’histoire de Nelson Mandela dans son parcours de la prison à la présidence.
Pourquoi Mandela a-t-il été emprisonné?
Mandela a été emprisonné parce qu’il s’opposait aux lois de l’apartheid en Afrique du Sud.
Apartheid signifie « séparation », en afrikaans. Les lois du régime apartheid groupent la population sud‐africaine en quatre catégories : personnes blanches/européennes; personnes noires; personnes de couleur ou métisses (de « races mêlées »); et personnes indiennes/asiatiques. La population blanche, qui compte pour 15 % de la population sud‐africaine, est au sommet et détient pouvoir et richesses. La population sud‐africaine noire, soit 80 % de la population du pays, est reléguée tout au bas de la hiérarchie.
De nombreuses personnes en Afrique du Sud défient l’apartheid. Leurs tactiques comprennent des campagnes de désobéissance civile, des grèves nationales et des boycottages. Nelson Mandela se joint à cette lutte dans les années 1940, quand il est jeune avocat. Dans les années 1950, il devient un important leader de la lutte contre l’apartheid.
Le gouvernement sud‐africain répond aux demandes d’égalité et de liberté par la répression et la violence, abattant les personnes non armées qui manifestent, arrêtant et emprisonnant des milliers d’autres personnes à son gré.
L’opposition à l’apartheid avait débuté de manière pacifique, mais Mandela croit maintenant qu’elle ne peut se poursuivre que dans la lutte armée. Avec d’autres, il crée le groupe Umkhonto weSizwe (« Fer de lance de la nation »), aussi connu sous le nom de MK. Mandela passe 17 mois dans la clandestinité, tentant d’obtenir de l’aide pour la lutte armée, mais il est arrêté en 1962. Puis, en 1963, Mandela est traduit en justice pour un certain nombre d’accusations. Avec sept de ses collègues, il est condamné à la prison à vie.
Mandela et ses compatriotes sont envoyés dans une prison à sécurité maximale sur l’île Robben en 1964. Aucune personne blanche n’est emprisonnée sur l’île Robben. Mandela y passe 18 de ses 27 années d’emprisonnement, avec d’autres prisonniers politiques qui sont gardés dans une section distincte.
Les pires conditions sont réservées aux prisonniers politiques. Condamnés aux travaux forcés, Mandela et ses compagnons militants passent plus de dix ans à casser des cailloux dans une carrière de chaux. Certains prisonniers sont agressés et torturés par les gardiens.
Le contact avec le monde extérieur est presque totalement coupé. Quand Mandela arrive à l’île Robben, il a droit à une lettre et à une visite de 30 minutes tous les six mois seulement. On lui refuse l’autorisation d’assister aux funérailles de sa mère, décédée en 1968, et de l’un de ses fils, victime d’un accident de voiture en 1969. Il a dû attendre 21 ans pour pouvoir serrer de nouveau sa femme Winnie dans ses bras. Ses deux filles ont dû attendre d’avoir 16 ans pour le voir.
Des panneaux de verre séparent les prisonniers des gens qui leur rendent visite. Ils se parlent par téléphone, devant des gardes qui écoutent le moindre mot. Les lettres sont lourdement censurées; les mots qui ne sont pas de nature strictement personnelle sont biffés à l’encre noire. Quand les prisonniers trouvent un moyen de lire le contenu censuré, les censeurs se mettent à couper de grandes sections, ne remettant aux prisonniers que des lambeaux de lettres.
Malgré ce traitement, les prisonniers de l’île Robben continuent à résister au régime de l’apartheid de mille façons.
Mandela et d’autres prisonniers réclament de meilleures conditions de détention et le respect des droits pour tous les prisonniers, quelle que soit leur race. En 1966, les prisonniers noirs obtiennent le droit de porter des pantalons au lieu de shorts. À force de réclamations, ils arrachent le droit d’avoir un bureau dans leur cellule, de lire et d’étudier, et même de faire un petit potager.
À l’extérieur des murs de la prison de Mandela, les Sud‐Africains et les Sud‐Africaines continuent à résister à l’apartheid. En 1985, sous la pression de plus en plus forte, le gouvernement offre de libérer Mandela, à la condition qu’il renonce à la violence comme outil politique. Mandela rejette l’offre. Sa plus jeune fille, Zindzi Mandela, livre sa réponse lors d’un grand rassemblement à Soweto :
Mandela est déterminé à atteindre la liberté pour tous les Sud‐Africains et toutes les Sud‐Africaines, et non seulement la sienne. En 1986, il commence à approcher le gouvernement pour voir s’il serait possible de négocier un terme à l’apartheid.
Quatre ans plus tard, le 11 février 1990, le prisonnier politique le plus célèbre du monde est libéré. Il a maintenant 71 ans, mais il reste du travail à faire. Des années de négociations tendues suivent la libération de Mandela. Tout au long de cette période, le pays menace de sombrer dans la violence politique et la guerre civile.
En 1993, l’Afrique du Sud adopte une constitution provisoire qui pave la voie à ses premières élections démocratiques. Mandela et le président d’Afrique du Sud, F. W. de Klerk, reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix cette même année.
En 1994 se tiennent les premières élections démocratiques en Afrique du Sud. Une fois le dépouillement des bulletins de vote terminé, Mandela devient le premier président d’Afrique du Sud élu démocratiquement. Il consacrera les dernières années de sa vie à transformer son pays. Il a toujours dit qu’il restait du travail à faire, et que c’était aux générations futures de poursuivre la lutte pour la liberté.
Matthew McRae a travaillé au Musée comme chercheur et comme spécialiste du contenu numérique.
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Citation suggérée :
Matthew McRae. « L’histoire de Nelson Mandela ».
Musée canadien pour les droits de la personne.
Publié
le 17 juillet 2018. https://droitsdelapersonne.ca/histoire/lhistoire-de-nelson-mandela