Artivisme (Galerie du niveau 1)

Du 30 avril 2021 au 26 mars 2022

Cette exposition est passée.

Plusieurs visages en plâtre blanc sont suspendus à des cordes, à l’intérieur d’une cage. Visibilité masquée.

Photo : Auschwitz Institute for the Prevention of Genocide and Mass Atrocities

Détails de l'exposition

Artivisme est une exposition qui explore l’expression artistique comme moyen de répondre avec puissance aux violations à grande échelle des droits de la personne. Elle présente le travail de six artistes et collectifs d’art dont l’œuvre adopte une approche militante pour exposer, dénoncer et prévenir les atrocités de masse.

Par leur travail, ces « artivistes » plaident pour un monde qui respecte les droits de la personne. Leur art met en lumière l’importance et la difficulté de reconnaître et de se souvenir des atrocités. Leur militantisme démontre que tout le monde peut jouer un rôle dans la défense des droits de la personne et la prévention de la violence de masse.

Les artistes, collectifs d’art et installations présentés dans Artivisme sont :

  • Aida Šehović – ŠTO TE NEMA (Bosnie‐Herzégovine)

    L’installation ŠTO TE NEMA (Pourquoi n’êtes-vous pas là?) met en vedette des tasses à café traditionnelles bosniaques collectées en mémoire des 8 372 musulmans bosniaques tués au cours du génocide de Srebrenica en 1995.

  • Grupo de Arte Callejero – Panneaux de rue (Argentine)

    Le Grupo de Arte Callejero (Groupe d’art de rue) ou GAC est un collectif d’artistes qui crée et affiche des panneaux de rue en Argentine pour commémorer les violations des droits de la personne commises pendant la dictature militaire de 1976–1983 et exiger que les auteurs de ces actes soient tenus responsables.

  • Projet de broderie Intuthuko – Série de broderies liées à l’apartheid (Afrique du Sud)

    Un groupe de femmes sud‐africaines a fondé le projet de broderie Intuthuko (pour progresser) dans le but de renforcer l’esprit communautaire, de collecter des fonds et de partager des histoires de leur vie pendant et depuis l’apartheid.

  • Rebin Chalak – Masques de femmes yézidies (Kurdistan irakien)

    Pendant le génocide perpétré contre les Yézidis par le soi‐disant « État islamique » (ÉI), les femmes yézidies étaient souvent violées, capturées et forcées à marier des membres de l’ÉI. Pour raconter leur histoire, l’artiste irako‐kurde Rebin Chalak a fait un moulage de leurs visages pour créer des masques.

  • Objets du Centre national pour la vérité et la réconciliation (Canada)

    Divers objets et œuvres d’art ont été donnés à la Commission de vérité et réconciliation du Canada, une enquête sur les expériences des enfants autochtones forcés de fréquenter les pensionnats indiens. Ces objets font partie des témoignages que les survivants et survivantes ont partagés sur leur expérience d’avoir été arrachés à leur famille et placés dans ces écoles, où les enfants étaient fréquemment maltraités et contraints de renoncer à leur culture, leur langue et leurs relations.

  • Elisabeth Ida Mulyani – Oleh‐oleh et Supervivere (Indonésie)

    Ces installations commémorent les personnes qui ont été enlevées, tuées ou exilées pour leurs liens présumés avec le communisme sous le régime dictatorial en Indonésie de 1965 à 1990. Oleh‐oleh se compose de 13 oreilles en or moulées, représentant 13 militants et militantes qui ont été kidnappées dans les années 1990 pour s’être exprimées contre le régime. Supervivere est une série photographique présentant des images de personnes indonésiennes en exil qui sont devenues apatrides lorsque le gouvernement indonésien a révoqué leur citoyenneté en 1965.

Artivisme propose aussi aux gens en visite de relever le Défi 60/60/60, qui les invite à passer à l’action sur une question de droits de la personne qui les passionne, qu’ils aient 60 secondes, 60 minutes ou 60 jours à y contribuer.

Plusieurs visages en plâtre blanc sont suspendus à des cordes, à l’intérieur d’une cage.

Rebin Chalak, Masques de femmes yézidies, 2014–2019.

Photo : Auschwitz Institute for the Prevention of Genocide and Mass Atrocities

En 2014, le soi‐disant « État islamique » (ÉI) a perpétré un génocide contre les Yézidis, un petit groupe ethnique et religieux du nord de l’Irak. Les personnes yézidies ont été contraintes à choisir entre la conversion du yézisme à l’islam ou la mort. Les femmes et les filles yézidies étaient souvent capturées, emprisonnées dans des cages comme celle qui est exposée ici, et forcées à se marier avec des membres de l’ÉI. L’artiste irako‐kurde Rebin Chalak a rencontré des femmes yézidies qui ont survécu et ont échappé à leurs ravisseurs. Pour raconter leur histoire et sensibiliser les gens sans les mettre davantage en danger, Chalak a fait un moulage de leurs visages pour créer des masques. Les 23 masques présentés dans Artivisme représentent un très faible pourcentage des centaines de femmes et de filles qui, selon les estimations, ont subi cette violence.

Une courtepointe colorée avec divers panneaux de tissu où figurent des images comme un oiseau, un cœur, un tipi, une femme nettoyant un plancher, et des lignes de texte sous le titre « Jesus Loves Me ».

Artistes divers, Courtepointe de guérison – Crimes contre l’humanité, 2008.

Photo : Auschwitz Institute for the Prevention of Genocide and Mass Atrocities

Alice Williams, courtepointière anishinabée, de la Première Nation de Curve Lake, en Ontario, a organisé le projet « Living Healing Quilt » (« Courtepointe vivante de guérison ») avec le soutien de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. De nombreuses femmes qui ont été forcées de fréquenter les pensionnats indiens, ainsi que d’autres qui ont subi les effets intergénérationnels de ces écoles, y ont participé et ont cousu des carrés individuels représentant leurs souvenirs des pensionnats. Ces carrés ont ensuite été cousus ensemble pour former trois courtepointes : Schools of Shame (Écoles de la honte), Child Prisoners (Enfants prisonniers) et Crimes Against Humanity (Crimes contre l’humanité) (présentée ici). Les courtepointes racontent une histoire complexe de traumatisme, de perte, d’isolement, de rétablissement, de guérison et d’espoir à travers le regard des femmes.

Une série de panneaux de broderie colorés sur du tissu noir, exposés sur une table de convoyeur en bois à manivelle et sur le mur d’un musée.

Projet de broderie Intuthuko, Série de broderies liées à l’apartheid, 2010–2011.

Photo : Gracieuseté du Auschwitz Institute for the Prevention of Genocide and Mass Atrocities

L’apartheid (qui signifie « séparation ») était une politique d’État en Afrique du Sud de 1948 à 1994. Tout le monde dans la société sud‐africaine était classé en groupes raciaux. Les personnes blanches étaient au sommet de cette hiérarchie, et les personnes noires au bas de l’échelle. Ce système a créé une inégalité et une violence extrêmes, et a restreint les mouvements de la population noire. En 2002, un groupe de femmes sud‐africaines a trouvé un moyen de communiquer leurs traumatismes passés en créant le projet de broderie Intuthuko (pour progresser). Elles utilisent leurs compétences en broderie pour aider à renforcer l’esprit communautaire, collecter des fonds pour leurs familles et partager des histoires de vie pendant l’apartheid.

Visitez Artivisme et découvrez des rencontres émouvantes et inspirantes avec des artivistes dont le travail nous invite à nous souvenir des atrocités de masse, à les exposer et à les prévenir, ainsi qu’à promouvoir les droits de la personne pour tout le monde.

L’exposition Artivisme sera en montre dans la galerie du niveau 1 à partir du 30 avril 2021. Elle sera présentée en parallèle avec l’exposition Couverture des témoins : Un héritage à préserver, qui explore une puissante installation artistique créée par Carey Newman pour témoigner des vérités des survivants et survivantes des pensionnats.

L’exposition Artivisme a été développée par le Auschwitz Institute for the Prevention of Genocide and Mass Atrocities, et a été présentée en première à la Biennale de Venise en 2019. Les commissaires de l’exposition Artivisme sont Kerry Whigham, Ph. D., Francesca Giubilei et Luca Berta. La version présentée au Musée canadien pour les droits de la personne a été adaptée par le Musée en collaboration avec le Auschwitz Institute. Le Défi 60/60/60 a été créé en collaboration avec le National Center for Civil and Human Rights d’Atlanta, en Géorgie

L’exposition Artivisme est présentée avec le généreux soutien de :

Pour en savoir plus sur Artivisme, rendez‐vous à l’exposition en ligne du Auschwitz Institute for the Prevention of Genocide and Mass Atrocities (en anglais seulement).

Explorer ce sujet

Souvenirs du génocide de Srebrenica

Par Jeremy Maron

Kerim Bajramovic et Aida Šehović sont tous deux des Bosniaques touchés de différentes manières par le génocide de Srebrenica. Leurs points de vue offrent des perspectives personnelles distinctes à travers lesquelles nous pouvons en apprendre davantage sur Srebrenica et son héritage.

Deux soldats en uniforme sont assis sur un grand véhicule, surplombant une foule dense de personnes qui s’étend au loin.

Nous contre eux : le concept de « l’autre »

Par Clint Curle

Explorez le lien entre l’altérisation, les violations des droits de la personne et le processus génocidaire à travers le prisme de l’Holocauste et du génocide des Rohingyas.

Groupe d’hommes en train d’ériger un mur de pierres dans une rue de la ville

Qu’est-ce qui a mené au génocide des Tutsis au Rwanda ?

Par Jeremy Maron

Découvrez comment la division, la déshumanisation et l’incitation à la haine ouvrent la voie au génocide.

Une grande foule de personnes de tous âges portant de la nourriture et des effets personnels se dirige vers la caméra sur un long chemin de terre traversant un paysage vert vif d’herbe et de buissons. La route et la foule s’étendent dans le lointain.

Les pensionnats du Canada : enfances oubliées

Des années 1880 aux années 1990, plus de 150 000 enfants métis, inuits et des Premières Nations sont arrachés à leur famille et envoyés dans des pensionnats indiens, souvent situés loin de chez eux. Beaucoup d’élèves souffrent de négligence et d’abus. Des milliers d’enfants meurent.

Un groupe de garçons en pyjama est agenouillé sur des lits simples, la tête baissée et les mains jointes comme pour prier. Une femme se tient dans la pièce, les mains jointes de la même manière.

Menus